Chez Céleste

Publié par Arthur et Ewen

           Le jour où Meursault a appris que sa mère était morte, il n’a ressenti aucune tristesse. Il a pris le bus à deux heures pour se rendre à Marengo, à quatre-vingts kilomètres d'Alger. Il s’arrêta chez Céleste où il a ses habitudes.

          Quand Meursault entra dans le restaurant une odeur de nourriture atteignit ses narines. Puis chacun lui témoigna ses plus sincères condoléances. Dans le restaurant se trouvait Marie, une amie de Meursault qui fondit en larmes en le voyant, elle pleura plus d'eau que la fontaine de Trevi. Marie se dépêcha de le prendre dans ses bras tout en l’embrassant. Il y avait aussi Charles, un vétéran habitué du restaurant, qui fait toujours un signe de la tête en ôtant son chapeau de laine de mouton. Au fond de la salle, il y avait une femme avec des yeux éblouissants. Meursault s'approcha d'elle en se laissant guider par son regard. Elle lui dit : "Je suis vraiment désolée pour votre mère". Il n'osa pas lui répondre que sa mère ne lui manquait pas. La femme sentait la rose d'été malgré la forte odeur de tabac. Elle n’arrêtait pas de tousser. C’était peut-être une rose mourante. Meursault quitta la table. Céleste vint vers lui pour lui demander comment il allait, tout en tenant les boissons. Sans lui laisser le temps de répondre, Céleste dit à Meursault : « On n’a qu'une mère ». Meursault lui répondit : « Tant que l'enterrement n'est pas passé, c'est comme si maman n'était pas morte. » Céleste pensa que Meursault était sous le choc, et le raccompagna à la porte bleue. Après être sorti du restaurant, Meursault se senti un peu étourdi, car il devait emprunter à Emmanuel, qui a récemment perdu son oncle, une cravate noire et un brassard.

           Meursault dut courir aussi vite qu'un chien de course pour ne pas manquer son départ. Il était exténué. Il fit une sieste tout le long du trajet, jusqu'à Marengo.