Publié par Bira

"Separation", Edvard MUNCH (1896, peintre norvégien)

"Separation", Edvard MUNCH (1896, peintre norvégien)

Je sais qu’il est des yeux, des plus mélancoliques,
Qui ne recèlent point de secrets précieux ;
Beaux écrins sans joyaux, médaillons sans reliques,
Plus vides, plus profonds que vous-mêmes, ô Cieux !

Mais ne suffit-il pas que tu sois l’apparence,
Pour réjouir un cœur qui fuit la vérité ?
Qu’importe ta bêtise ou ton indifférence ?
Masque ou décor, salut ! J’adore ta beauté.

"L'amour du mensonge", Les Fleurs du mal, Baudelaire

 

Ô toi, si belle que j’aime tant

Toi qui me lances cette flèche

Que tu ne reçois pas en retour

Que tu n’espères pas accueillir.

 

Ô toi, créature tellement abrupte

À qui je ne peux pourtant rien refuser

Tu ne peux pas t’empêcher de tourner

Dans ma tête, tel un désir profond.

 

Ô toi, le brutal tant aimé

Dis-moi, comment te résister ?

Malgré le sentiment de négligence

Digne d’un cruel tyran.

 

Ô toi, pourquoi tant de méchanceté ? 

Ô je t’aime certes, mais autant je te hais !

Pourquoi me donnes-tu envie de ne plus aimer ?

C’est une manière de me torturer.

 

Ô toi, je ne le répète jamais assez

Ô toi, Ô moi, Ô nous ! Refrain qui rend fou

Ce « nous » qui n’existe que d’un seul côté

Car tu ne me vois que pour me dominer !

 

Eduard MUNCH

Eduard MUNCH

Tag(s) : #fleurs du mal
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