Publié par Mustafa

Tête de Turc

Comme étrangers, par ici, y a que les Ritals. Papa m’a dit que dans le Nord c’est plein de Polacks. Des grosses brutes, des vraies bêtes sauvages.

Les Ritals (18978), Cavanna, p.42

         Nous, les Turcs, on est mal vus. Ce n’est pas qu’il y en ait tellement ici, mais, les autres, les Français, me regardent, se sentent costauds, les franchouillards. On les voit bien, méprisants, arrogants, condescendants, en nous lançant des « Les Turcs, vous n'êtes bons que pour les kebabs ! » Des kebabs, je n’en ai pourtant jamais approché à moins de cent mètres. Les Gaulois disent aussi : « Nous on a deux étoiles sur le maillot. » C’est vrai que la Turquie n’a pas gagné de Coupe du Monde. Là, je me sens français – de ouf ! – comme Adem. Mbappé, Zidane, Ribéry, sont des noms qui nous sont familiers.

       De ma première classe à ma classe de Première sont passés pleins de profs, mais la seule m’ayant marqué l’esprit, c’est madame Richard, en CM2, j’avais alors douze ans. Tous les vendredis, c’était contrôle ! Si tu avais plus de 18/20, alors tu étais un demi-dieu aux yeux de la classe. Tous les élèves te regardaient comme si tu étais l’intello de la classe. Je ne dis pas que j’étais sur-noté, mais simplement qu’elle m’aimait bien. Cette femme gentille, aux traits fins, c’était la prof que j’aimais le plus. Elle m’aidait tout le temps quand j’avais des problèmes en cours, elle venait à ma rescousse sans hésitation.

Tag(s) : #autobiographie
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