Publié par Diane et Jeanne
Comme tous les matins, les deux ânesses venaient me dire bonjour avec leur grand sourire idiot. Elles me parlaient des nouveaux potins, histoire de paraître gentilles, avant de me regarder avec leur tête de chien battu pour que j’aie pitié d’elles, et que j’accepte de les laisser recopier les réponses aux exercices à faire à la maison qu’elles n’avaient, encore une fois, pas fait. Quand vint mon tour de parler, elles firent la sourde oreille. Pour faire comme si elles m’avaient écoutée, elles croassaient comme des crapauds en guise de réponse.
Quand le début des cours sonna, elles s’en allèrent avec leur démarche de gorille et se mirent à rire comme des poules. Elles se cambrèrent autant qu’une cuillère, de sorte que leur derrière ressemblait à un dos de dromadaire. Leur énorme sourire se remarquait bien grâce à leurs dents de cheval, qui les faisaient bêtes à manger du foin. Elles saluaient les professeurs dès leur entrée en classe avec un grand air enthousiaste, pour se faire bien voir et attirer leur faveurs, comme des fifilles à papa. Leurs parents leurs achetaient tout ce qu’elles voulaient mais elles demandaient toujours plus. Pendant la pause elles me laissaient tomber pour aller se maquiller dans les toilettes, fières comme des paons, elles le faisaient pour plaire aux garçons. Elles ressemblaient à des pots de peinture, à peine reconnaissables à la sortie des toilettes. Sans se soucier de moi, elles me laissaient seule dans mon coin avec mes cahiers à réviser comme si j’étais inexistante. Quand elles étaient dans le besoin, je me devais d’être là mais quand, à l’inverse, je vivais une misère, il n’y avait plus personne.
Elles se croyaient belles car les garçons leur tournaient autour. Avec leur petite voix cucul la praline, elles les saluaient avec tendresse, en espérant qu’ils les remarquent. Elles faisaient les saintes-nitouches pour se faire bien voir par tout le monde. Elles voulaient apparaître sur le plus de photos possible, pour prendre la pose comme des phoques ! Quand arrivait le soir, leur chauffeur personnel venait les chercher pour les amener, comme à leur habitude, au centre commercial, pour acheter toujours plus de vêtements, toujours plus de maquillage, pour paraître toujours plus belles. Dès qu’un objet leur plaisait, elles l’achetaient. En revanche, il n’était pas question qu’une autre des filles du groupe s’habille comme elles : chacune fonçait alors tête baissée, comme un taureau, pour être la première à mettre la main sur la fringue qui sortait du lot !
A. − HIST. LITTÉR. Écrit dans lequel l'auteur fait ouvertement la critique d'une époque, d'une politique, d'une morale ou attaque certains personnages en s'en moquant. À cet essai j'ai joint ...