Publié par Enora B.
Voilà déjà le curé de Marengo. Il est en avance. Il m'a prévenu qu'il faudrait au moins trois quarts d'heure de marche pour aller à l'église qui est au village même.
Ah, Monsieur Meursault…
Votre mère… Oui, ah ça… !
Je me souviens que Mme Meursault et moi étions très bons amis, on s’est rencontré dans un asile qui se situait dans un village. On discutait souvent de comment on était arrivé jusqu'ici, et on marchait souvent le soir jusqu’au village. On était toujours accompagné d’une infirmière. On était très heureux ensemble. Même qu’on ne se quittait jamais et que les personnes de l’asile nous disaient souvent que Mme Meursault était ma fiancée. Cela me faisait beaucoup rire.
Après quelques instants, je me lève et je vois le curé qui arrive en avance, avec deux enfants de chœur, l'un d'eux tenant un encensoir. On s'est tous approchés de la bière et c'est là que l'on a aperçu que les vis de la bière étaient enfoncées. Quatre hommes noirs étaient dans la pièce et ils se sont avancés avec un drap blanc pour le déposer sur la bière. On est ensuite sorti de l’asile et on les a suivis jusqu’à une voiture vernie.
Devant la portière, se tient une dame. À côté d’elle, moi-même, M. Perez. Je suis vêtu d’un costume avec un nœud d’étoffe noire.
On a enfin entamé la marche, mais je commençais légèrement à claudiquer, on avait trois quarts d’heure de marche avant d’arriver à l’église.
Je suis maintenant à plus d’une cinquantaine de mètres derrière vous. J’essaye néanmoins de vous rattraper en balançant mon feutre à bout de bras.
Je n’en pouvais plus, j’étais épuisé. J’avais trouvé une autre solution, couper au plus court pour vous rejoindre. Quand on est arrivé à l’église, j’étais tellement énervé que des larmes ruisselaient sur mes joues. J’étais détruit de l’intérieur. C’est inhumain vous savez, pareil chagrin. Je vivais sous le coup de tant d’émotions que je me suis évanoui. Quand j’ai repris connaissance, j’ai vu la bière de Mme Meursault et je me suis senti mal, d'un coup, quand j'ai repensé à tout ce temps qu’on avait passé ensemble.
Je me dis que j’étais vraiment heureux de l’avoir rencontrée.
J’aurais tellement voulu qu’elle soit toujours là à mes côtés.
Malheureusement, c'est impossible.