Publié par Boussad & Hamza
Il s'approchait de la bière quand je l'ai arrêté. Il m'a dit : "Vous ne voulez pas ?" J'ai répondu : "Non." Il s'est interrompu et j'étais gêné parce que je n'aurais pas dû dire cela. Au bout d'un bout d'un moment, il m'a regardé et il m'a demandé : "Pourquoi ?", mais sans reproche, comme s'il s'informait. J'ai dit : "Je ne sais pas."
C'est l'heure de la veillée funèbre. Meursault, un peu désorienté, va à la morgue pour voir sa mère. Les vieillards, amis de sa mère, sont tous là. Ils ont la peau ridée, ils tremblent, ont des trous dans leur chevelure, ils perdent leurs cheveux. Certains sont handicapés, en fauteuil roulant, certains amputés.
Meursault se sent seul, il ne connaît personne, il se sent jeune par rapport aux autres. On propose aux vieillards d'aller voir sa mère. A ce moment Meursault se sent bizarre, il a la boule au ventre, il tremble lui aussi, il a la tête qui tourne. Il voit les vieillards se transformer en créatures. Il commence à s’agiter dans la morgue, marchant, se perdant, et ne retrouvant plus son chemin. Il pense avoir perdu la raison, ou il pense être trop fatigué. Il se demande ce qui est en train de se passer. Il se calme et marche tranquillement dans la morgue en essayant de retrouver son chemin.
Après dix minutes il retrouve la salle où est sa mère. Il s'approche tout doucement de la bière, ferme ses yeux et lève un peu sa tête pour l'apercevoir. Quand il ouvre ses yeux, il ne voit pas sa mère. Il se retourne, et voit le fantôme de sa mère. Il crie et essaye de sortir de la salle mais elle est fermée à clé. Elle a un bandeau sur les yeux, elle est un mètre au dessus du sol. Il perçoit des odeurs familières et entend des bruits bizarres. Des bruits de grincements de porte, le bruit de la pluie sur la verrière. Il ferme ses yeux et bouche ses oreilles pendant plusieurs minutes. Quand il les rouvre, tout est revenu à la normale, il regarde son corps pour vérifier qu'il n'a rien. Meursault pense qu'il est devenu paranoïaque. Il a des douleurs au crâne, la forte lumière de la salle lui fait mal aux yeux. Il se dit que c'est un cauchemar éveillé quand soudain, ses hallucinations reprennent. La morgue change d'apparence, la salle se rétrécit, les murs ne sont plus blanc mais ils sont bleus. Ils s'attend au pire et regarde dans la bière, et voit son visage au lieu de celui de sa mère. Les vieillards le regardent et crient à l'unisson que c'est de sa faute si elle est morte ! Meursault se sent coupable car il n’était pas là, ou pas assez, quand sa mère était en vie. Il se met dans le coin de la pièce et se remet en question. Il se dit qu'elle méritait une vie meilleure.
C'est maintenant que Meursault commence à avoir des émotions, il n'est plus stoïque face au monde qu'il l'entoure.