Publié par Audrey

Dans les marges

Vous qui passez, oyez donc un pauvre être,
Chassé des Simples qu’on peut reconnaître
Soignant, las, quelque œillet à leur fenêtre !
Passants, hâtifs passants,
Oh ! qui veut visiter les palais de mes sens ?

"Complainte de la fin des journées", Les Complaintes (1885), Jules LAFORGUE

Vous, étrangers pressés m'ignorant sans cesse,
Rendez-vous compte de mon immense détresse ?
Solitaire, à genoux, j'implore votre aide,
Mais pour un clochard, personne ne s'arrête.

Entendez-vous mes appels au secours ?
Le poids de la solitude est si lourd.
Mes cris résonnent, quelqu'un sur le chemin
Me lâche rires puis un sourire mesquin.

Visage sombre, j'avance l'air anéanti,
Dans cette ruelle sombre, l'esprit détruit,
Personne pour m'aider aux alentours,
Juste moi, attendant un nouveau jour.

Dans les marges
Tag(s) : #jules laforgue
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