Publié par Maëlle et Gaëlle

          Le vendredi 29 janvier 2021, à 17h45, en revenant d'un stage d'observation de 3ᵉ, le père d'une jeune adolescente, qui venait d'avoir 14 ans deux mois auparavant, la déposa dans le bourg de Pleyber-Christ, à côté de la boulangerie près de la mairie. Ce jour-là, il faisait un froid glacial dehors. Le vent silencieux faisait danser les arbres près de la mairie. La jeune fille descendit de la voiture de son père et sentit le vent glacial sur son visage pâle. Elle fut soulagée d'avoir pris une veste en jean bleu, chaude avec un intérieur en moumoute couleur crème. Elle claqua la portière de la voiture, marcha jusqu'au premier passage piéton qu'elle vit et le traversa bien que le petit bonhomme était rouge. La voiture blanche de son père la dépassa après qu'elle eut traversé le passage piéton situé en face de l'auto-école. Elle marcha trois minutes sur le trottoir étroit. Une camionnette blanche la frôla en la dépassant à toute vitesse. Elle marcha encore à peu près une minute avant d'arriver au domicile de son petit copain. Il mesurait un mètre quatre-vingt-deux, était très fin et boutonneux avec des cheveux bruns soyeux et coupés courts, et des yeux assortis à sa chevelure. Le jeune homme avait dix-sept ans et demi mais ne voyait aucun problème à avoir une relation amoureuse avec une jeune fille de trois ans plus jeune que lui. Il la regardait, par la porte d'entrée située sur le mur de droite de sa maison, avec un regard indéchiffrable. Elle commença à monter les marches originellement gris souris mais qui, fatiguées par les intempéries, avait commencé à virer au noir et à moisir. Subitement, elle tomba dans les escaliers car elle avait raté une marche, chose prévisible car elle montait les marches deux par deux, sûrement impatiente de retrouver son petit ami. Son amant ne fit rien pour l'aider et ne s’inquiéta pas, sûrement habituée à la maladresse de sa petite amie. Il se mit à rire très fort.

         Elle entra dans la maison, qui sentait un mélange d'odeurs de gâteau au chocolat et de produits nettoyants, se déchaussa et partit vers un couloir décrépi et étroit comme le trottoir en face de la maison. Elle passa devant la cuisine ouverte, d'où s'échappait une forte odeur de friture car il venait de se faire un petit plat, et devant le salon, où elle aperçut un aquarium contenant plusieurs poissons exotiques et une télévision éteinte derrière un canapé sûrement neuf. Aucun des deux parents du jeune homme n'était présent. Arrivée au fond du long couloir froid, elle poussa une porte blanche et coulissante extrêmement banale et entra dans la chambre de son petit-ami qui la suivait de près. Elle posa sa veste en jean dans l'armoire à l'entrée de la chambre à droite et s’assit sur le lit posé en-dessous de son lit superposé. Ils commencèrent à regarder un animé nommé Hunter x Hunter sur Netflix, sur la télé posée sur le petit meuble blanc de la chambre de Lucas, confortablement installés sur le lit.

         Lucas commença à lui caresser doucement les cheveux, puis lui fit un câlin avant de l'embrasser tendrement. Il posa sa main sur sa jambe puis remonta très doucement vers le haut de sa cuisse.

         Brusquement, son copain partit aux toilettes. Quand il revint, il alluma les leds de sa chambre en rouge, son regard avait changé. Il lui faisait peur. La jeune fille commença à sentir la terreur monter en elle. Il s'avança lentement vers elle, faisant planer dans l'air une aura que la jeune fille n'avait jamais ressenti en sa présence, malgré leurs trois semaines de relation. Prise d'épouvante, elle commença à reculer mais on copain la poussa durement sur le matelas au sol. Au-dessus d'elle, son petit ami avait l'air vicieux et malhonnête, dans ses yeux brillait une folie nouvelle, il préparait clairement quelque chose de terriblement malsain. Malheureusement, la jeune fille blonde et innocente ne se doutait vraiment pas de la malignité dont comptait faire usage son petit ami, ni de ce qui allait lui arriver. Il lui enleva son pantalon de force, puis la toucha contre son gré. Il lui posa une question: « Veux-tu aller plus loin ? »

         La jeune fille lui répondit précipitamment non mais l’apprenti boulanger commença à insister en lui disant: « Fais-le pour moi. Allez, s'il te plaît ! Tu es si belle, tu m'excites tellement. Tu sais, moi, j'en ai vraiment envie... Je sais que toi aussi tu ne rêves que de ça. Allez, quoi ! Fais pas ta coincée ! Si tu ne le fais pas pour toi, fais-le au moins pour moi ! » Pendant plusieurs minutes, il lui répéta ces phrases et au bout de cinq bonnes minutes, elle finit par céder et accepta contre son gré.

        Tétanisée, la jeune fille ne bougea pas, elle n'arrivait plus à bouger, l'effroi la figeait. Elle ne pouvait ni se débattre, ni partir, elle était bloquée, comme coincée sous un énorme rocher.

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         Pas le moins du monde dérangé, ou ne serait-ce qu'étonné par la non-participation de sa copine, Lucas commença à finir de la déshabiller, puis sans aucune préparation accomplit l'acte d'un coup sec. Même la douleur ne put la réanimer. Une fois son crime commis, il se rhabilla en vitesse et sortit de la chambre sans un regard pour sa victime, encore pétrifiée par la peur ressentie.

         Il lui fallut un long moment pour reprendre ses esprits. Encore en état de choc, elle se rhabilla machinalement puis sortit de la chambre avec automatisme, elle ne réfléchissait plus.

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         Elle arriva dans la cuisine où son petit ami réchauffait des pizzas quatre fromages. Il la regarda et lui parla comme si de rien n'était. Ils mangèrent ensemble les pizzas devant la télé, elle ne prêtait attention à rien, même ses propres pensées n'avaient plus aucun effet sur elle. Elle se sentait vide tel un robot. Lorsque le couple alla se coucher dans le lit de Lucas, la jeune fille réalisa ce qu'elle venait de subir. Elle avait été violée ! Malgré sa prise de conscience, le jeune violeur recommença son crime le soir même et elle ne put se débattre. Choquée par toute cette horreur que l'animal, qui lui avait servi trois semaines de petit ami, s'était permis de faire, l'adolescente ne ferma pas l’œil de la nuit. Les jours passèrent et les scènes de l’infamie lui tournaient en boucle dans la tête toute la journée, même la nuit quand, au lieu de dormir, elle y pensait.

         Cela l'obsédait, elle avait été violée par le garçon qu'elle aimait et dont elle était toujours follement amoureuse. À chaque fois qu'elle y pensait, elle était terrifiée. Ne sachant pas quoi faire, elle en parla à son amie Wendy qui, elle, était dans sa classe.

         Wendy crut son amie et fut alors vraiment énervée par l'injustice de la situation, l'acte immonde que Lucas avait fait à une enfant encore innocente, et par son impuissance à elle aussi, car malheureusement le mal était fait et elle ne pouvait que réconforter son amie. Elle dit à son amie de quitter Lucas le plus vite possible, ce qui tombait le quatorze février jour des amoureux. Après qu'elle l'eut quitté de la manière la plus simple au monde, une amie à elle, Léna, lui demanda pourquoi elle l'avait quittée. D'un coup submergée par toutes les émotions et tous les souvenirs dus à ce soir de janvier la blonde explosa, elle lui expliqua tout : le viol, sa peur, le fait que Lucas avait agi comme si de rien n'était, la peur de son violeur. Énervée, Léna appela le fautif pour lui faire une pluie de reproches et l'insulter, mais l'imbécile à tête de cheval lui avoua tout au téléphone, en pleurant, d'après Léna. Or, un midi, l’adolescente rentrait de chez elle vers treize heure quarante cinq, pour aller au collège, car elle était externe, et mangeait chez elle, Wendy accourut vers elle avec une autre de ses amies. Oriane lui dit que Léna avait commencé à répandre des rumeurs avec toutes les anciennes amies de la jeune collégienne, car tous ensemble étaient amis avec Lucas le violeur. Wendy lui apprit également que beaucoup de ses autres amis la dévalorisaient et l'insultaient dans son dos. Dépassée par la trahison de tous ses amis du jour au lendemain, qui plus est à cause de Léna et Lucas, deux monstres dont aucune insulte ne serait assez forte pour exprimer le dégoût que ce duo d’animaux nauséabonds pouvait inspirer, notre jeune fille fit une crise de panique. Les jours et les mois suivants, elle commença à se renfermer sur elle-même, elle s'éloigna se ses amis, et ses notes baissèrent. Elle était harcelée, entièrement à cause de Léna, Lucas et d'autres personnes du collège des environs.

         Durant ses cinq derniers mois de collège, elle fut extrêmement seule et au bord du gouffre. Tous les jours, elle s'enfermait dans les toilettes. Dévastée, elle pleura tous les jours de l'année et commença à ne plus parler à ses amis. Elle devint également froide et distante avec sa famille. Tous les jours, les moqueries et les insultes pleuvaient sur elle. Selon elle, la vie ne valait plus la peine d'être vécue, elle n'en pouvait plus et tenta plusieurs fois de se donner la mort. Par la douleur, elle essaya d'oublier, en se scarifiant, puis par l'alcool et la drogue. Ses bras et ses avants bras étaient zébrés de cicatrices mauves.

         Malgré tout, elle continua d'aller à l'école mais se concentrer était devenu impossible pour elle, à chaque fois qu'elle devait réfléchir, les effroyables images de cette fameuse soirée lui revenait en tête et l’empêchaient de se focaliser sur ses études, en conséquence ses notes commencèrent à chuter et au fur et à mesure au fil du temps cela fut de pire en pire. Elle n’eut pas d'autre choix que d'accepter qu'elle devrait vivre avec cette double peine sur les épaules 24h/24, 7j/7. Entourée de bonnes personnes, elle commença à aller de mieux en mieux et durant les grandes vacances elle parvint enfin à être réellement heureuse. Bien qu'elle garda toujours au fond d'elle une peur de retomber amoureuse, à cause de Lucas, elle reprit confiance en elle peu à peu. Des mois plus tard, elle portait toujours ces souvenirs du 29 janvier 2021, car la jeune fille croisait tout le temps son ancien petit copain. Et le samedi 9 octobre, ce fut le jour de trop. Elle le croisa plusieurs fois en l'espace de cinq minutes à la fête foraine de Morlaix, et parce qu'il osait encore la regarder dans les yeux, elle s'effondra en larmes à coté de son amie Marina, vers 22h45. Elle espérait pourtant rencontrer un gentil petit copain à l'avenir, et ne pas retomber sur un animal repoussant et répugnant comme Lucas, la brute, l'immonde Lucas.

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Tag(s) : #réaliste, #S3
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