Publié par Mathilde
Satan, l'esprit du mal - par Gustave Doré
Chaque jour vers l'Enfer nous descendons d'un pas,
Sans horreur, à travers des ténèbres qui puent.
Ô puissantes pulsions, vous prenez le contrôle
de tout mon Être !
Le vice, en se cachant, honore la vertu,
Mais tu n’entreras point là, créature sordide,
Misère de mon âme vide et abattue,
Là, tu croupis dans l’eau, tel un déchet fétide.
Ô éternel bonheur - de mes vices ! Es-tu là ?
Tel un souffle de la mort sans fin, tu m’accables.
Un malheureux esprit sans bonté balbutia :
"Je suis là pour te nuire, chose innommable".
Je te hais, terrible délectation morose,
Et pourtant je succombe à tes pleurs affamés.
Ton désir est le mien, sachant faire symbiose,
Nos deux corps sont impétueusement assemblés.
Je laisse mon cœur s’enivrer de ton haleine,
Las ! Coupable euphorie dont tu te ravis !
Et ton sang si impur, qui coule dans mes veines,
Envoûte mes sens comme un sort, or je survis !