Publié par Lola
Tu vas me manquer
Je me souviens de ce jour qui fut le tout dernier,
De cet ange du démon qui t'a prise sous son aile,
Cette maladie maligne que tu as rencontrée,
Celle qui t'a éteinte, qui a éteint mon cœur.
Tu as rejoint le ciel et j'ai trouvé ma peine,
Ma colère et ma haine se transforment en chagrin,
Et mon chagrin m'emporte comme elle t'a emportée.
Mes yeux remplis de larmes dans cette allée sinistre,
Déposant sur ta tombe ce bouquet devenu terne,
Aussi terne que mon cœur quand tu t'es envolée.
J'ai plusieurs fois songé à t'imiter,
À te rejoindre sur ce chemin funeste,
Seule à présent, plus que je ne l'ai jamais été.
Autrefois vêtue d'un amour inconditionnel,
Je me retrouve nue face au monde.
Un monde vide et dénué de sens,
Un monde où plus rien n'a vraiment d'importance,
Où le jour et la nuit se confondent,
Où l'on ne fait que se morfondre.
Je n'ai pour réconfort que ces quelques lignes que je t'écris.
Tu es partie trop vite, trop tôt,
Plus tôt que je n'aurais pu jamais l'imaginer.
Tout est froid, tout est sombre,
Il n'y a plus en moi que le reflet infernal
D'une jeune fille jadis enjouée et heureuse.
Petit à petit tu t'es affaiblie,
Comme lorsque fane une fleur,
Ton allure fluette laissait apparaître le vide qui t'envahissait,
Cette vague de malheurs t'abattait lentement.
Ces malheurs me rongent toute à petit feu
Si bien qu'ils finiront par nous réunir toutes les deux.
Mon sourire a disparu, il a fui avec toi,
Mon sommeil a fait place aux insomnies invivables.
Tu ne l'auras pas eu finalement, c'est elle qui t'a eue,
Elle a eu raison de toi, elle a fini par gagner,
Tu l'as laissée t'emmener.
Aucun pansement ne soignera la plaie qu'elle a laissée,
Aucun mot ne chassera ce fléau.
La fin, on la savait ; au fond, on la connaissait.
Un dernier souffle, une dernière lueur.
Tout s'est volatilisé.
C'est terminé.
Adieu Maman,
Tu vas me manquer.