Publié par Nathan
Ainsi qu’un débauché pauvre qui baise et mange
Le sein martyrisé d’une antique catin,
Nous volons au passage un plaisir clandestin
Que nous pressons bien fort comme une vieille orange.
Dureté du goudron et gémissements du ciel,
sont mes seuls compagnons dans la noirceur du soir.
J’observe quémandant, ceux qui passent sans voir,
dans l'espoir d’un sous ou d’un regard de miel.
Ô maman, cette nuit, ne me regarde pas,
c'est sans un sous, sans moi, ai-je vraiment le choix ?
Cette femme sans rien, ai-je vraiment le droit ?
Qu'importe il le faut, quels que soient les dégâts.
Après le vol, l'alcool, ou noyer mon âme
dans la désillusion d’un monde idéal,
Pour lequel souvenirs et crimes infâmes
ne sont que dérive d’une vie primale.
Pourquoi suis-je tel un caillou en Carnac ?
Mon âme est meurtrie et mon cœur en peine,
je ne vois plus lueur ni bonheur, que du trac :
Sans cœur, sans avenir, ma vie est bien vaine.