Publié par Lukas

Deux guerriers ont couru l’un sur l’autre ; leurs armes
Ont éclaboussé l’air de lueurs et de sang.
Ces jeux, ces cliquetis du fer sont les vacarmes
D’une jeunesse en proie à l’amour vagissant.

Les glaives sont brisés ! comme notre jeunesse,
Ma chère ! Mais les dents, les ongles acérés,
Vengent bientôt l’épée et la dague traîtresse.
— Ô fureur des cœurs mûrs par l’amour ulcérés !


Dans le ravin hanté des chats-pards et des onces
Nos héros, s’étreignant méchamment, ont roulé,
Et leur peau fleurira l’aridité des ronces.

— Ce gouffre, c’est l’enfer, de nos amis peuplé !
Roulons-y sans remords, amazone inhumaine,
Afin d’éterniser l’ardeur de notre haine !

Charles Baudelaire, Duellum, Les Fleurs du mal (1857)

 

Mes sentiments © Lukas

 

– À Toi ma Belle ! Je porte un attachement

Comme un grand, fort et solide combattant,

Exprimant peu souvent mes vastes sentiments,

Mettant en évidence qu'ils sont résistants !

 

– Mon rival ne réduit pas mon obstination,

Ne changeant rien à ma détermination.

Comme deux animaux blessés dans leur lutte,

Nos duels étincellent de leurs lourdes disputes !

 

Tag(s) : #fleurs du mal, #1G2
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