Publié par Manon
Voici le soir charmant, ami du criminel ;
Il vient comme un complice, à pas de loup ; — le ciel
Se ferme lentement comme une grande alcôve,
Et l’homme impatient se change en bête fauve.
Ô soir, aimable soir, désiré par celui
Dont les bras, sans mentir, peuvent dire : Aujourd’hui
Nous avons travaillé ! — C’est le soir qui soulage
Les esprits que dévore une douleur sauvage,
Le savant obstiné dont le front s’alourdit,
Et l’ouvrier courbé qui regagne son lit.
Cependant des démons malsains dans l’atmosphère
S’éveillent lourdement, comme des gens d’affaire,
Et cognent en volant les volets et l’auvent. […]
Charles Baudelaire, Le crépuscule du soir, Les Fleurs du mal (1857)
Le carrefour de la nuit ponctué d'étincelles de vie © Manon
Une vie se couche, une autre s'éveille,
Une vie pleine de mystère, de merveilles.
L'Obscurité prend place dans les rues de la ville,
Le jour, la nuit, ce n'est plus le même profil.
Les fêtards, les barmans, les danseuses, les prostituées,
Les plaisirs bons ou mauvais sont dissimulés
Dans la joie, les cris et les maladies,
Quand les proxénètes retrouvent leur paradis.
Mais aussi les fêtes, la joie, la musique, les rires,
La nuit, les gens se cachent pour ne pas mourir.
Les âmes se retrouvent pour des moments de volupté,
Pendant que d'autres dorment sous la voie lactée.