Publié par Marie
Combien faut-il de fois secouer mes grelots
Et baiser ton front bas, morne caricature ?
Pour piquer dans le but, de mystique nature,
Combien, ô mon carquois, perdre de javelots ?
Nous userons notre âme en de subtils complots,
Et nous démolirons mainte lourde armature,
Avant de contempler la grande Créature
Dont l’infernal désir nous remplit de sanglots !
Il en est qui jamais n’ont connu leur Idole,
Et ces sculpteurs damnés et marqués d’un affront,
Qui vont se martelant la poitrine et le front,
N’ont qu’un espoir, étrange et sombre Capitole !
C’est que la Mort, planant comme un soleil nouveau,
Fera s’épanouir les fleurs de leur cerveau !
Charles Baudelaire, La Mort des Artistes, Les Fleurs du mal (1857)
L'artiste accomplisant son chef d'oeuvre © Marie
Le suicide, l'ultime œuvre d'art
J'voudrais partir d'ici, personne ne me comprend,
Car j'ai moins peur du vide que de faire semblant.
Vous, comme moi, savez que cette vie je la hais,
Je voudrais prendre la pause qui ne finit jamais.
Je marche seul sur un chemin semblant sans lendemain,
J'accélère mais personne ne m'attend à la fin.
Alors chaque soir je bois, je me tronche la gueule,
Pour oublier, qu'au fond, le succès ça rend seul.
Je me rappelle bien tout ce que j'ai subi,
Je me souviens de chaque jour et nuit de ma vie,
Je m'en souviens si bien que je veux oublier,
La vie est un mystère, dont la mort est la clé !