Publié par Youenn

Rendons d'abord l'atmosphère à la fois brumeuse et sèche, échevelée, où la cigarette est toujours posée de travers depuis que continûment elle la crée.  Puis sa personne : une petite torche beaucoup moins lumineuse que parfumée, d'où se détachent et choient selon un rythme à déterminer un nombre calculable de petites masses de cendres. Sa passion enfin : ce bouton embrasé, desquamant en pellicules argentées, qu'un manchon immédiat formé des plus récentes entoure.

Francis Ponge, « La cigarette », Le parti pris des choses (1942)

 

© Youenn

 

C’est une merveilleuse invention, appelée mobile ou portable, c’est à elle que l’on donne de l’attention et, de derrière, qu’on se sent invulnérable. Souvent protégée par une coque, (si l’on tient à ses affaires), elle nous aide dans nos recherches aussi bien sur les staphylocoques que sur l’ère glaciaire. Le smartphone attire inévitablement le regard de son propriétaire, jusqu’à provoquer une telle dépendance que l’on peut se retrouver le nez par terre. Inexistant dans les années quatre-vingt-dix, il est aujourd’hui omniprésent et ne pas en posséder tient de l’impossible, excepté pour quelques irréductibles, réfractaires à la technologie. Composé principalement de plastique et de cuivre, il permet de faire des choses magiques mais malheureusement d’en oublier les livres.

 

Tag(s) : #francis ponge, #1G4
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