Publié par Adèle

Envoi

S'attacher à la mort comme telle, y reconnaître l'avidité d'un réel, c’était avouer qu'il est dans la langue, et dans toutes ses constructions, quelque chose dont je n'étais plus responsable.

 Or, c'est là ce que personne ne supporte plus mal. Où sont les insignes de l'élection individuelle, sinon en ce qu'un ordre vous est obéissant, avec ses raisons de langue.

La mort n'est pas une propriété distinctive, telle qu'à jamais les êtres qui ne la présenteraient pas, à jamais s’excluraient des décomptes.

Ni les Trônes, ni les Puissances, ni les Principautés, ni l'Âme du Monde en ses Constellations.

Cela pourtant que tu t'efforçais de frayer, par photons évaporants, par solarisation de ta nudité précise.

La transcription réussie, l'ombre ne devait être nulle part appuyée plus qu'en ce lieu où le soleil avait poussé l'évidence jusqu'au point de conclure : le lit, de fesses qui s'écartent en brûlant.

Jacques Roubaud, Quelque chose noir (1986)

 

Trouver un autre infini © Adèle

 

Sans toi

 

Toi mon ami parti vers un au-delà 

Je pleure ton absence, ton silence 

Tu n’es pas loin, tu es en moi

Je sens ce désarroi, je hais cette souffrance

 

Gardons l’amour en pensées

Gardons la douceur en mémoire 

Oublions la douleur insensée

Et le sombre désespoir

 

Vivre un au revoir pour rester en vie

Regretter un frère, rechercher un autre idéal 

Laisser faire un autre voyage, trouver un autre infini

Être au monde – mourir – devenir une poussière d’étoile

 

Tag(s) : #jacques roubaud, #élégiaque, #1G4
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