Publié par Kaïs
En ce temps-là, j'étais en mon adolescence
J'avais à peine seize ans et je ne me souvenais déjà plus de mon enfance
J'étais à 16.000 lieues du lieu de ma naissance
J'étais à Moscou dans la ville des mille et trois clochers et des sept gares
Et je n'avais pas assez des sept gares et des mille et trois tours
Car mon adolescence était si ardente et si folle
Que mon cœur tour à tour brûlait comme le temple d'Ephèse ou comme la Place Rouge de Moscou quand le soleil se couche.
Et mes yeux éclairaient des voies anciennes.
Et j'étais déjà si mauvais poète
Que je ne savais pas aller jusqu'au bout.
Le Kremlin était comme un immense gâteau tartare croustillé d'or,
Avec les grandes amandes des cathédrales, toutes blanches
Et l'or mielleux des cloches […]
Après un long chemin dans le désert marocain © Kaïs
En ce temps-là, j'étais en mon adolescence
J’étais là où tout a commencé, sur la chaussée de mes aînés
J’étais dans le Sahara par désir de revoir les contrées éloignées
Dans cette vision vaste et dorée j’avais l’esprit perturbé
À travers les dunes nous nous frayions un chemin
Nous tracions la route jusqu'à demain afin de retrouver les miens
Dans cette étendue vaste et aride je voyais des mirages
Parmi ces mirages je revis leurs visages
Parmi ces mirages l’illusion de mille plages
Parmi ces mirages une oasis au loin
L’oasis d’espoir dans une mer de sable
L’endroit est familier mais il suffit d’un instant, un court instant, pour le voir s’envoler
Quand la nuit commença à tomber
Nous avions les lèvres gercées
Enfin je les aperçus au bout du chemin
Enfin, le cœur apaisé.