Publié par Raphaël

© Alexandre Rodallec

© Alexandre Rodallec

C’est le Diable qui tient les fils qui nous remuent !
Aux objets répugnants nous trouvons des appas ;
Chaque jour vers l’Enfer nous descendons d’un pas,
Sans horreur, à travers des ténèbres qui puent.

AU LECTEUR, Les Fleurs du mal - Baudelaire

Par nos pas, nos actes et nos paroles,

Soumis, c'est à Lui qu'on obéit

 

Le pêcheur savourant son délicieux arôme,

Le mal pestifère dans nos plus sombres arcanes,

– Venu du trépas –, accompagne nos secrets fantômes,

Nous hante au plus profond des abysses de notre âme.

 

L'esprit lutte en vain contre l'appétit bestial

Qui fait surgir une faim oubliée des ténèbres.

Les pensées sont vaincues par le besoin vital

De se nourrir du fruit défendu si funèbre.

 

Nous faisant nous corrompre dans l’infini plaisir,

Transformant les frêles brebis en renards sournois,  

Le mal nous soigne, consume la conscience ivre de désir

Et rend avide ceux qui laissent engendrer l’effroi.

 

Rien ne peut nous séparer des fidèles supplices 

Qui brisent la volonté de nos plus formels espoirs.

Lassés d'être remplacés par de rudes caprices,

Les regrets attendent, ennuyés de désespoir.

 

Le cruel maître s'amuse à charmer nos âmes aimantes,

Condamnées à servir pour l'éternité nos remords infirmes.        

Le corps retenu sous des chaînes rugissantes

Redoute que sa mélodie s'estompe dans les abîmes.

 

Trainés dans la boue par nos immondes furies,

Nous devenons aliénés de nos songes d'accès

Au destin dont on désire qu’il nous sourie :

À la fin, soyons dévorés par nos propres excès !

 

Tag(s) : #fleurs du mal, #1G7
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :