Publié par Raphaël
C’est le Diable qui tient les fils qui nous remuent !
Aux objets répugnants nous trouvons des appas ;
Chaque jour vers l’Enfer nous descendons d’un pas,
Sans horreur, à travers des ténèbres qui puent.
Par nos pas, nos actes et nos paroles,
Soumis, c'est à Lui qu'on obéit
Le pêcheur savourant son délicieux arôme,
Le mal pestifère dans nos plus sombres arcanes,
– Venu du trépas –, accompagne nos secrets fantômes,
Nous hante au plus profond des abysses de notre âme.
L'esprit lutte en vain contre l'appétit bestial
Qui fait surgir une faim oubliée des ténèbres.
Les pensées sont vaincues par le besoin vital
De se nourrir du fruit défendu si funèbre.
Nous faisant nous corrompre dans l’infini plaisir,
Transformant les frêles brebis en renards sournois,
Le mal nous soigne, consume la conscience ivre de désir
Et rend avide ceux qui laissent engendrer l’effroi.
Rien ne peut nous séparer des fidèles supplices
Qui brisent la volonté de nos plus formels espoirs.
Lassés d'être remplacés par de rudes caprices,
Les regrets attendent, ennuyés de désespoir.
Le cruel maître s'amuse à charmer nos âmes aimantes,
Condamnées à servir pour l'éternité nos remords infirmes.
Le corps retenu sous des chaînes rugissantes
Redoute que sa mélodie s'estompe dans les abîmes.
Trainés dans la boue par nos immondes furies,
Nous devenons aliénés de nos songes d'accès
Au destin dont on désire qu’il nous sourie :
À la fin, soyons dévorés par nos propres excès !