Publié par Anne

« Il fallait entendre, à ce sujet, les riches fabricants de toiles peintes, qui, soir et matin, s’enrouaient au café à prêcher l’égalité. Cette femme hautaine, madame de Rênal, était l’auteur de cette abomination. La raison ? les beaux yeux et les joues si fraîches du petit abbé Sorel la disaient de reste.

Peu après le retour à Vergy, Stanislas-Xavier, le plus jeune des enfants, prit la fièvre ; tout à coup madame de Rênal tomba dans des remords affreux. Pour la première fois elle se reprocha son amour d’une façon suivie ; elle sembla comprendre, comme par miracle, dans quelle faute énorme elle s’était laissé entraîner. Quoique d’un caractère profondément religieux, jusqu’à ce moment elle n’avait pas songé à la grandeur de son crime aux yeux de Dieu.

Jadis, au couvent du Sacré-Cœur, elle avait aimé Dieu avec passion ; elle le craignit de même en cette circonstance. Les combats qui déchiraient son âme étaient d’autant plus affreux qu’il n’y avait rien de raisonnable dans sa peur. Julien éprouva que le moindre raisonnement l’irritait, loin de la calmer ; elle y voyait le langage de l’enfer. Cependant, comme Julien aimait beaucoup lui-même le petit Stanislas, il était mieux venu à lui parler de sa maladie : elle prit bientôt un caractère grave. Alors le remords continu ôta à madame de Rênal jusqu’à la faculté de dormir ; elle ne sortait point d’un silence farouche : si elle eût ouvert la bouche, c’eût été pour avouer son crime à Dieu et aux hommes. » 

 Le Rouge et le Noir, Stendhal - Partie I, chapitre XIX, pp.132-133

Un choix à contre coeur © Anne

Un choix à contre coeur © Anne

         Mon fils, mon pauvre fils, souffrant par ma faute. A cause de mes émotions sensibles et mes piètres sentiments. Je me suis laissée séduire par un autre homme, or je suis une femme mariée. J’ai commis un affreux péché, tellement honteux que je n’arrivais pas à l’admettre. Non pas contre ma propre personne. J’ai laissé Julien Sorel, un fils de charpentier, précepteur de mes enfants me séduire. Ce jeune homme timide mais qui fait preuve d’une grande intelligence. Moi, Mme de Rênal, femme du maire de Verrière, j’ai commis un adultère envers mon mari. J’en ai terriblement honte. Dieu me punit en s’en prenant à ce que j’ai de plus cher. Ce qui a le plus de valeur à mes yeux. Mes enfants. Mon fils ainé, mon pauvre Stanislas-Xavier est tombé malade par ma faute. Je ne me pardonnerai jamais.

Seigneur, j’ai commis ce crime, punissez-moi, moi, mais ne vous en prenez pas à mes enfants je vous en supplie. J’accepterai tout acte de punition. Je ne me plaindrai pas car j’ai commis cet affreux péché.

       Néanmoins, je n’ai jamais ressenti d’émotions aussi fortes pour un homme. Je n’ai jamais vraiment aimé mon mari. Je me suis mariée car je n’avais pas le choix, ce sont les règles de la vie sociale. Je n'avais jamais connu l'amour. Mais quand je suis avec Julien, mon cœur palpite. La vie prend des couleurs et devient une aventure digne des grands romans d’amour. Je me réveille au milieu de la nuit et j’en viens à désirer être dans ses bras.  

Ô seigneur, pardonne-moi. Je suis égoïste. Je ne pense qu’à moi et mes sentiments envers un simple fils de charpentier. Mon enfant en souffre par ma faute. Mon pauvre fils. Je renoncerai à mes sentiments pour la santé de mon enfant. En suis-je capable ? Je n’ai plus le choix à présent. Dieu me punit pour le crime que j’ai commis, c’est donc la seule solution pour que mon fils se sente mieux. J’irai voir Julien dès demain pour lui en parler. Et si je le juge nécessaire, j’avouerai tout à mon mari.

 

Tag(s) : #le rouge et le noir, #1G7
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