Réquisitoire contre les 2010

Publié par Clément et Margaux

Nous commencerons par féliciter les élèves de troisième qui, en toute humilité, avancent comme argument pour harceler la génération 2010 qu'ils ne sont « vraiment pas bons à Fortnite ». Cette phrase à elle seule montre une intelligence collégienne mûre qui perdurera à coup sûr de génération en génération. Il est vrai que ces satanés 2010 n'ont rien trouvé de plus pénible pour les oreilles des mélomanes de troisième que de chanter une chanson intitulée, trop légèrement, il faut en convenir, « Pop-It mania ». On peut aisément comprendre l'agacement des aînés de 2007 face à une telle complaisance dans la puérilité de la part des sixièmes. C'est vrai : si on entre au collège, c'est pour évoluer, grandir, prendre exemple sur les plus grands. A un moment donné, il y a des exemples à ne pas dépasser, quand même ! Mais il y a aussi leur façon de s'habiller qui est déplorable, il faut qu'ils s'habillent correctement en suivant la mode si stylée des 3^ème, car ils sont les plus grands. Il y a aussi leurs horribles coupes de cheveux, leurs jeux à la cour, leurs voix timides comme s’ils nous cachaient quelque chose de très important…

Mais…rien ne va, là, les 2010 ! C'est vraiment inacceptable d'être unique en son genre mais de la mauvaise manière ! Faites comme les 2007, restés groupés, et de même comportement ! Voilà les bonnes manières !

L'incapacité des 2010 à acquérir le sens de l'admiration pour leurs aînés exemplaires pose une vraie question : cette génération aurait-elle perdu l'instinct du bon goût et de ce qui est naturellement bon ? Ce serait alors une nouvelle raison de s'inquiéter.  

Mais ce n'est pas tout, car il faut également parler du comportement des femmes plaintives, toujours larmoyantes, qui se complaisent dans un statut imaginaire de victimes ! Effectivement, nous voudrions applaudir les hommes qui, en sifflant et en apostrophant les femmes dans la rue, reconnaissent leur beauté, et s'étourdissent tendrement de leur supériorité esthétique. Comment qualifier cet instinct très soigné qui pousse ces mêmes hommes à examiner de leurs mains toutes les femmes qui croisent leur chemin ? Après tout il faut bien toucher les femmes pour s'assurer de leur bonne tenue vestimentaire et de leur bonne santé ! Mais également, par pure courtoisie, valoriser les femmes sur leurs inimitables talents domestiques avec d’adorables compliments comme « Les femmes ne sont bonnes qu’en cuisine », ou bien « l'intelligence n’est pas à la portée de toutes les femmes », ce qui montre bien le mérite des moins bêtes d’entre elles. Avec de telles flatteries, les femmes ne peuvent que s'évanouir de plaisir !

Enfin, remarquons que nos deux études de cas, anti 2010 et contre les femmes, nos chères idées, se diffusent très largement avec l'aide des fameux réseaux sociaux, la trouvaille certainement la plus intelligente du début de ce nouveau siècle ? Ce progrès permet fort heureusement de répandre nos points de vue rapidement, si sains et salutaires, sans avoir à nous prendre la tête sur un quelconque débat contradictoire à l’oral ! Quel plaisir et quel progrès que cette parole placardée sur internet à la hauteur de toutes les intelligences supérieures !