Publié par Alicia
« La chaîne de feu entoure la ville
Les yeux au carré où joue le soleil
Les cheveux brûlés
Le jour qui s'éveille
Tout est installé
Le bruit rampe à travers le chemin qui s'enroule
Un oiseau retombe au milieu des échos
La feuille se retourne
La bête s'étonne
Rien n'est revenu
On parle
Dans le fond
Au pas qui résonne
Un autre répond
Et sur le bord du ciel
Au fil de la colline
La forêt qui remue
Et bien plus bas
La ville
Tous les murs des rues
La pierre immobile »
« Les murs de la villes » (p.88)
Recueil : Main d'œuvre (1913-1949)
Section : « Source du vent »
Pierre Reverdy (1889-1960)
Le vent de feu
Tourbillonne autour des grands pins
Et pour arriver au spectacle merveilleux
Des chemins au grand ravin
Il faut parcourir
Les rivières
Dégringolent
Au pied des montagnes
Au cours du périple
Des êtres formidables
Comme le mouflon, grand roi des montagnes
Ou encore le milan royal
Prince des cieux
Arrivé au sommet
Théâtre à ciel ouvert
L'on voit la verdure à perte de vue
Au loin
Un village
Le gazouillement de la sitelle se fait entendre
Et soudain le glas de l'église retentit
La nature se fige