Publié par Zoé P.

Vers les prés le vent cherche noise
Aux girouettes, détail fin
Du château de quelque échevin,
Rouge de brique et bleu d'ardoise,
Vers les prés clairs, les prés sans fin...

Comme les arbres des féeries,
Des frênes, vagues frondaisons,

Échelonnent mille horizons
A ce Sahara de prairies,
Trèfle, luzerne et blancs gazons.

Les wagons filent en silence
Parmi ces sites apaisés.
Dormez, les vaches ! Reposez,
Doux taureaux de la plaine immense,
Sous vos cieux à peine irisés !

Le train glisse sans un murmure,
Chaque wagon est un salon
Où l'on cause bas et d'où l'on
Aime à loisir cette nature.
Faite à souhait pour Fénelon.      

Paul Verlaine, « Malines », Romance sans paroles (1874)

Le cinémascope du rail © Zoé P.

 

Les vagues de la mer viennent me chercher.

La végétation est omniprésente,

Les maisons ne sont pas récentes,

Une douce brise d'une grande légèreté

Glisse sur les flots à la lumière éclatante.

 

Les cloches de Malines mélodieuses

Chantent l'histoire de ce lieu paisible,

Racontent des contes indéfectibles.

Les rues sont si belles et curieuses,

Elles sont petites, vite accessibles.

 

Dans les wagons pas un bruit,

Des gens regardent le paysage,

Ils sont fixés comme des images.

Dans ce voyage aucun ennui,

C’est un aiguillage pour ma poésie.

 

Le train siffle en bousculant l'air

Où le temps semble s’arrêter un instant.

Les arbres aux larges feuilles sont étincelants,

Quelques poissons nagent dans la rivière.

Sous le ciel bleu, la ville nous dit adieu.

 

Tag(s) : #paul verlaine, #1MG3
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