Publié par Réjane et Maïwenn

Il te faut, pour gagner ton pain de chaque soir,
Comme un enfant de chœur, jouer de l’encensoir,
Chanter des Te Deum auxquels tu ne crois guères,

Ou, saltimbanque à jeun, étaler tes appas
Et ton rire trempé de pleurs qu’on ne voit pas,
Pour faire épanouir la rate du vulgaire.

"La Muse vénale", Les Fleurs du mal, Baudelaire

La fille de joie

             

            La fille de joie

 

La voilà désormais actrice de sa vie

Son inutile vie qu'elle hait et consomme

Chaque jour elle joue sa triste comédie

Pour donner extase et plaisirs à tous ces hommes

 

Pas le choix, elle offre son corps par habitude

Et sur commandement vite se dévêtit

Mais qui pour partager dégoût et solitude ?

Personne, elle n'a ni famille et amis

 

Quand la belle saison s'étiole et se termine

Fatiguée d'exhiber tout son corps en plein air

A tant de mâles en rut qui chaque soir trépignent

Point de repos, toujours le turbin, les affaires

 

Elle n'a plus d'autre choix que d'être la soumise

C'est son unique chance pour espérer survivre

Pourtant elle aimerait tant faire ses valises

Car son rêve un jour pouvoir fuir et survivre !

Tag(s) : #fleurs du mal
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