Publié par Réjane

Les Amants (Magritte, 1928)

Les Amants (Magritte, 1928)

Un soir plein de rose et de bleu mystique,
Nous échangerons un éclair unique,
Comme un long sanglot, tout chargé d’adieux ;

Et bientôt un Ange entr’ouvrant les portes,
Viendra ranimer, fidèle et joyeux,
Les miroirs ternis et les flammes mortes.

"La morts des amants", Les Fleurs du mal, Charles Baudelaire

                  La mort d'un amour

 

La chambre défraîchie d'un hôtel de faubourg

Dans un monde glauque, sans lois, sans diable ni dieu

Une armoire bancale et un lit bien piteux

Un décor sordide pour un instant d'amour.

 

Mais qu'importe le lieu et sa banalité

Car ils sont là tous deux, dévêtus, enlacés

Ils viennent de s'aimer pour la dernière fois 

En se remémorant leurs élans d'autrefois.

 

Et quand tout à l'heure le temps aura passé

Alors assurément il faudra se quitter 

Un ultime baiser et un signe d'adieu

Chacun, vers son destin, ira sous d'autres cieux.

 

Amants se sont donnés, ils ont tant partagé

Cet amour véritable et pourtant interdit 

Que la rumeur accuse, la morale punit : 

Chacun à sa famille est pour toujours lié.

 

Tag(s) : #fleurs du mal
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