Publié par Romane

Dans mon sommeil éternel

Dans mon sommeil éternel

Vous entendrez toute l’année
Sur votre tête condamnée
Les cris lamentables des loups
Et des sorcières faméliques,
Les ébats des vieillards lubriques
Et les complots des noirs filous.

« Sépulture », Les Fleurs du Mal, Baudelaire

Et ce berceau, sombre lit diablotin,

J’y ai pénétré sans doute, ni phobie,

Pour m’y éterniser l’esprit malin

Et vivre un beau cauchemar aigri.

 

Éclair, brouillard, ouragan, neige, vent, grêle,

Comme si le monde devenait un torrent,

Qui m’emporte voguer à travers le ciel,

Pour entendre la voix des morts dans le vent.

 

Le vent soufflant épouvantablement,

La grêle tombant très agressivement,

L’ouragan tourbillonnant brusquement,

L’éclair – tout – foudroie diaboliquement.

 

J’essaie de me perdre dans mon sommeil

Sans considérer les bruits de la nuit,

Tel le beau chant des sirènes sous la pluie,

Mais tout cela me fait tendre l’oreille.

 

Redouter chaque soir les cloches de minuit,

Car il y a...Toi - le vampire de mes nuits -,

Le bruit de tes canines contre mon berceau,

Maître assoiffé de sang, maître de ma peau.

 

Je te sens lourd, peser dans mon sommeil,

Je t’écoute chuchoter ; Ah ! mes oreilles !

Oh ! Sacré incube ! Figure d’impureté,

Cauchemar assis, tu tentes de m’étouffer !

 

Tag(s) : #fleurs du mal
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