Publié par Nolwenn
Nous sommes mercredi 18 mars 2020. Ce matin fut nonchalant, réveil vers 9 h. Je ne veux pas rester enfermée dans ma chambre, j'ai besoin de prendre l'air, de me défouler. J'ai décidé d'aller faire du vélo, mon père me tend une feuille sur laquelle je dois écrire mon nom, mon prénom, ma date de naissance, et pour quelle raison je sors. Cela me permettra de ne pas encaisser d'amende si je suis contrôlée. Me voilà partie pour une trentaine de minutes à pédaler. Sur la route, je croise quelques personnes âgées faisant prendre l’air à leurs animaux domestiques – on en est tous là maintenant –, quelques coureurs et cyclistes, à croire que rien n’a changé. Pas une seule seconde les choses ne me paraissent décalées, à une exception près. En remontant la rue, me reconduisant chez moi, les trottoirs sont vides, les portails clos, comme si ce virus était destiné à tout détruire. Arrivée dans mon jardin, je dépose mon bicycle et contemple le ciel : il est beau, bleu, sans nuages.
Cette journée a des airs d'été, les oiseaux chantent et dansent, l'herbe est bien verte.
Le midi, je prends en dessert une salade de fruits que j'engloutis, ce fut une bonne dose de vitamines. Un peu après, je tue mon ennui constant en faisant et refaisant le ménage, encore et encore, à croire qu’il n’y a que ça à faire, la poussière, passer la serpillière, nettoyer les vitres, et j'en passe... Le ménage me libère de cette guerre à laquelle la France est confrontée.
En ce mercredi, j'ai déjà fourni un travail personnel sur les devoirs donnés. Je saisis donc, encore une fois, l’occasion de sortir : je vais tondre la pelouse. En déployant un peu l'oreille, je remarque que presque tous mes voisins, aussi, s'occupent de leur jardin. Mon père me surveille de très près afin que je n’abîme pas ses parterres de fleurs, et mon chat lui, joue à cache-cache derrière les haies. Une fois rentrée, je reprends une douche, puis je descends dans le salon. Je vois qu'à la télé plus rien n'est en direct, sauf "TPMP". Toutes les autres émissions comme "Clique" sur Canal sont en rediffusion, ou en best of. Cela nous contraint à regarder les infos, qui sont trop souvent tournées sur ce fichu virus. Le soir, je lis et je me couche en pensant au lendemain, en espérant que cette épidémie décroisse.