Publié par Elouan
Je trouve qu'il n'y a rien de barbare et de sauvage dans ce peuple, sinon que chacun appelle barbarie ce qui ne fait pas partie de ses usages.
#1 – Le cannibalisme n’est pas une barbarie.
Selon Montaigne, le cannibalisme est un préjugé de l’Occident. Il constate que ce qui est généralement considéré comme « sauvage » est présenté comme appartenant à l’état de nature, c’est-à-dire quelque chose qui ne fait pas partie de notre culture.
#2 – Une culture étrangère n’est pas perverse.
Le cannibalisme est une pratique consistant à consommer un individu de la même espèce que soi, c’est donc bien dans le but primaire de subvenir au besoin de manger. Cette pratique n’est ainsi pas dénaturée par un quelconque besoin secondaire. Cela est comparable aux indiens se soignant avec des plantes médicinales, ou bien aux esquimaux consommant de la viande de baleines et de phoques, ainsi que le cuir et les os.
#3 – L’art de vivre qui n’est pas nôtre apparait étrange.
Ce qui est différent est par nature étrange, comme par exemple les asiatiques mangeant avec des baguettes dans des bols, sur du mobilier bas, sans fourchette, ni couteau ni cuillère ; ou les mongols vivant dans des yourtes. Ces pratiques très différentes des nôtres peuvent nous sembler déroutantes, étranges, voire mauvaises.
#4 – Conclusion.
Les cultures ancestrales avaient leurs mœurs et coutumes qui apparaissent aujourd’hui barbares, mais que Montaigne, avec son recul philosophique, a su expliquer comme des usages naturels, répondant à des besoins primaires : boire, manger, se soigner, se loger, et se chauffer (Pyramide de Maslow), alors que la civilisation moderne, elle, a fait évoluer ses besoins (les pervertissant) en capitalisme : une accumulation de richesses non immédiatement vitales ni consommées. Certaines populations se nourrissent aujourd'hui d’aliments peu communs : par exemple le pangolin à cause de ses prétendues propriétés aphrodisiaques ; il y a aussi les plantes médicinales cultivées dans le monde entier ; ou bien encore, la baleine chassée uniquement pour sa graisse afin d’en produire du savon.
Aujourd’hui, d’après-moi, le monde s’est centré sur ce que Montaigne qualifierait de barbare, c’est-à-dire décentré des besoins premiers, et recentré sur des besoins secondaires, au prix de la disparition d’espèces, de la pollution, de la santé de la population. Jusqu’à notre propre extinction ?
PERVERTIR : Définition de PERVERTIR
Synon. , A. − [Le compl. d'obj. désigne une pers. ou un ensemble de pers.] Faire changer en mal, pousser au mal, corrompre (v. ce mot II B). débaucher, dépraver, dévoyer, gâter. Pervertir la...