Publié par Mariame

Tout à coup, le carreau dans la chambre paisible montre une tache.
L'édredon à ce moment a un cri, un cri et un sursaut ; ensuite le sang coule.
Les draps s'humectent, tout se mouille.
L'armoire s'ouvre violemment ; un mort en sort et s'abat.
Certes, cela n'est pas réjouissant.
Mais c'est un plaisir que de frapper une belette.
Bien, ensuite il faut la clouer sur un piano.
Il le faut absolument.
Après on s'en va.
On peut aussi la clouer sur un vase.
Mais c'est difficile.
Le vase n'y résiste pas.
C'est difficile.
C'est dommage.
Un battant accable l'autre et ne le lâche plus.
La porte de l'armoire s'est refermée.
On s'enfuit alors, on est des milliers à s'enfuir.
De tous côtés, à la nage ; on était donc si nombreux !
Étoile de corps blancs, qui toujours rayonne, rayonne...

Henri Michaux, La nuit remue (1935)

La nuit à la renverse © Mariame

 

Dans la pénombre de ma chambre, une lumière hésite,

L'oreiller garde un murmure, un écho dans le calme de la nuit,

Les étoiles éclairent des ombres énigmatiques, révélant des rêves enfouis.

 

La porte s'ouvre doucement, comme une brise délicate, une présence flotte,

C'est sûr, ce n'est pas vraiment une joie, mais c'est fascinant.

 

Toucher l'invisible, le capturer dans un tableau en attente,

C'est comme un devoir, après quoi, l'esprit vagabonde dans la contemplation.

 

Les rideaux dansent, la fenêtre dévoile un monde encore inexploré,

Là, s'évader par des chemins nébuleux, une foule d'âmes part en quête d'ailleurs, 

 

Étoiles de pensées vagabondes, qui fascinent sans fin, fascinent...

 

Tag(s) : #henri michaux, #fantastique, #1MG3
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