Publié par Maëli
Dans l'herbe noire
Les Kobolds vont.
Le vent profond
Pleure, on veut croire.
Quoi donc se sent ?
L'avoine siffle.
Un buisson gifle
L'œil au passant.
Plutôt des bouges
Que des maisons.
Quels horizons
De forges rouges !
On sent donc quoi ?
Des gares tonnent,
Les yeux s'étonnent,
Où Charleroi ?
Parfums sinistres !
Qu'est-ce que c'est?
Quoi bruissait
Comme des sistres?
Sites brutaux !
Oh ! votre haleine,
Sueur humaine,
Cris des métaux !
Dans l'herbe noire
Les Kobolds vont.
Le vent profond
Pleure, on veut croire.
Paul Verlaine, « Charleroi », Romance sans paroles (1874)
Les lumières chuchotantes de la nuit © Maëli
À l'ombre du jour, des esprits dérivent
Le souffle léger, et ce chant ravive
Les secrets du monde curieux
De l'herbe, aux mystères précieux.
Entre ruelles et coins, chemins détournés,
Les horizons sont peints d'ombres et de clartés.
Sous des cieux inconnus se répète une question :
Quels mystères se cachent loin de l'horizon ?
Près des gares chuchotantes remplies de peur,
Les regards intrigués cherchent la ferveur
De parfums subtils, dans l'air persistants :
Quel mystère flotte, comme des notes, envoûtant ?
Quelques endroits discrets, récits d'une autre vie,
À l'odeur légère, murmurent en harmonie.
Dans cette douce danse, la vie s'élance,
Les souffles s’allongent de l’adolescence.