Publié par Ewen et Clément
Tout de suite après son arrestation, Meursault est interrogé plusieurs fois. Mais il s’agit d’un interrogatoire d’identité. Huit jours après, le juge d’instruction lui demande s'il a un avocat. Meursault répond que non car il trouve que l’affaire est trop simple, alors le juge désigne pour lui un avocat d’office. Le lendemain son avocat vient le voir à la prison. Le commis d’office est petit, rond, assez jeune, et les cheveux soigneusement collés. L’avocat a pris des renseignements privés sur Meursault.
Meursault explique pourquoi il n’a eu aucune compassion visible le jour où sa mère est morte. L’avocat lui répond que cela n’est pas suffisant pour assurer une défense au procès. Peu de temps après il retourne devant le juge d’instruction. Il est deux heures de l’après-midi.
Par la suite, l’avocat est absent en raison d’un contretemps.
Le juge promet à Meursault de faire quelque chose pour lui. Mais avant, il veut lui poser encore quelques questions. Il lui demande s’il aimait sa mère. Il répond « Oui, comme tout le monde. » Le juge lui demande s’il a tiré les coups de revolver. Meursault s’ennuie, ne s’intéresse pas à l’interrogatoire.
Il lui pose une autre question : « Pourquoi avez-vous attendu entre le premier et le second coup ? ». Meursault se tait. Le juge lui repose la question, Meursault ne répond pas plus.
Le juge, désespéré, voire outré de l’absence de réponses satisfaisantes, interroge l’inculpé sur sa foi. Que Meursault ne croie pas en Dieu agite et scandalise le juge : « Voulez-vous donc que la vie n’ait pas de sens ? » Mais aussi : « Je n’ai jamais vu d’âme aussi endurcie que la vôtre. »
Au bout de onze mois d’instruction, Meursault ne s’est jamais autant réjoui que lors des rares instants où le juge le reconduit à la porte de son cabinet, et lui dit d’un air cordial « C’est fini pour aujourd’hui, monsieur l’Antéchrist. »