Publié par François-Xavier
« Ni vous, ni votre art, monsieur. » C’était un dimanche,
Vous savez où.
À vos genoux,
Je suffoquai, suintant de longues larmes blanches.
Convalescence d'un chevalier
Moi, blessé au combat pour dieu, c’est un privilège
Mais évidemment, je suis comme un enfant châtié
Puni à ne pouvoir pas continuer les desseins du Divin
C'est très désagréable de rester sans rien faire !
Là dehors, beaucoup de sujet se battent, et reçoivent la gloire
Alors que moi, preux chevalier, je dois être pris en charge
Perdre des doigts c'est bien frustrant
Aussi faut-il me rééduquer pendant un long temps
Être diminué est bien lourde sanction
C'est douloureux et on ne peut rien y faire
Comment savoir si Dieu m’en tiendra fort rigueur ?
Tel châtiment ne me laisse point content
Si seulement Dieu pouvait faire des miracles
Les mutilés, moins malheureux, s'en réjouiraient
Leur calvaire prendrait fin plus vite
Tout le monde retrouverait mieux ses habitudes
Mais notre cher Seigneur est simple spectateur !
Qui se contente, de loin, de nous observer
J'écris sincèrement : j'ai bien tenté de l’émouvoir en priant
Mais j’ai aussi mal qu'un chien qui crie à la mort !