Publié par Mehdi Y.

À tout prix

Ma fugue, je l'ai faite à quatorze ans. Et d'abord, c'était pas une fugue. Une fugue, ça veut dire une toquade, un coup de tête, un caprice. Moi, je partais pour de bon. Pour toujours. Je partais faire le tour du monde.

Les ritals, François Cavanna (1978)

          Je me souviens que, toute mon enfance, il a été mon héros. Il était présent partout où j'allais, dans ma chambre il y avait des posters de lui, des photos. À l'école, on ne parlait que de lui avec mes copains, sur le terrain de foot je portais son numéro et je reproduisais tous ses mouvements.

         Pour moi, c'était quelqu'un de si important que je portais tout le temps sous mes vêtements le maillot qu'il m'avait signé. Je me rappelle que pour l'obtenir, j'avais dû enfreindre un grand nombre de règles. Je m’en souviens comme si c'était hier : c'était un jour d'école, j'avais douze ans. Cette après-midi-là on finissait plus tard, mais moi je n'avais qu'une seule chose en tête. Son équipe se déplaçait dans une ville voisine pour jouer un match amical, j'avais donc monté un plan parfait pour aller l’admirer. Voir mon idole, je n’en revenais pas. Mais je devais sécher les cours et sortir du collège sans que personne ne le remarque. Je pris le bus car le stade de foot était bien trop loin. J'entendais déjà mon téléphone vibrer et sonner dans ma poche, ma mère m'appelait mais je ne répondais pas. Quitte à me faire punir, je devais vivre mon rêve et je n'avais une seule et unique occasion. Il fallait que je la saisisse, peu m'importaient les conséquences !  

 

Tag(s) : #autobiographie
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