Publié par Romane
Sur les photos de famille prises l'été suivant, on voit de jeunes dames en robes longues, aux chapeaux empanachés de plumes d'autruche, des messieurs coiffés de canotiers et de panamas qui sourient à un bébé : ce sont mes parents, mon grand-père, des oncles, des tantes, et c'est moi.
Mamie, du haut de ses 1,48 mètre, avait son fort caractère bien à elle, qui nous faisait souvent rire. Et Papi, malgré sa maladie, restait toujours de bonne humeur pour nous, et comme on dit : « Les chiens ne font pas des chats. » Tous les dimanches, on avait ce rituel de leur rendre visite tous ensemble, chaque dimanche était différent, et chacun de ces moments était aussi agréable l’un que l’autre.
Il y avait ces dimanches d'été et d'automne que nous passions régulièrement à Plougastel dans un petit mobil-home au bord de mer, où nous prenions plaisir à nous promener en cueillant des mûres sur le chemin - qui finissaient en confiture –, en nous arrêtant sur la plage ramasser les plus beaux coquillages, que je finissais par jeter sur le chemin du retour, comme le Petit Poucet. On s'arrêtait manger une crêpe bretonne aux fraises et au chocolat avant de rentrer à la maison.
Mais il y avait aussi ces dimanches où nous fêtions nos anniversaires autour d'un café ou d'un chocolat chaud accompagné d'une délicieuse part de gâteau. Et aussi les fêtes de Noël qu'on avait l'habitude de passer avec toute la famille réunie.
Pour finir, ces dimanches ordinaires chez Papi et Mamie où je m'amusais à jouer et à courir derrière Zoé, le chat que Mamie câlinait tant. J'aimais également regarder leurs photos et celles de mes parents plus jeunes. Avec mes grands-parents nous préparions leur fameux poulet accompagné de petits pois et de carottes. Et Mamie nous donnait, à mon frère, à ma sœur et à moi, un « petit paquet de chips », comme le disait tout le temps Mamie.
C’est après le très bon goûter et le très bon repas qu'on en repartait, le ventre aussi ballonné qu'une femme enceinte puisqu'avec Mamie on avait toujours les yeux plus gros que le ventre.
Ils aimaient nous raconter leur enfance. Mamie nous rappelait souvent qu'elle était née à Chantilly, elle faisait référence à la crème fouettée. Ils adoraient nous raconter des anecdotes rigolotes de maman avec sa sœur, quand elles étaient petites, et nous raconter leur rencontre. Papi se moquait gentiment d'elle.
Je me rappelle parfaitement de ces beaux moments et je les revois encore comme s'ils étaient devant moi, à nouveau.