Publié par Mathilde et Erell
Il y a deux jours, j’étais tranquillement assise sur le canapé en train de faire mes devoirs de la semaine quand je vis mon stupide frangin, Mattéo, 17 ans, descendre les escaliers tranquillement pour se diriger dans la cuisine, où se trouvait ma mère qui prenait son premier café de la journée. Son fils adoré, son préféré, le chouchou de la famille venait la voir et lui dire bonjour. Son visage s'éblouit quand elle le vit et son grand sourire habituel refit surface. Mattéo prit son verre de coca, parce que lui seul a le droit de boire du coca quand il le souhaite, et rejoignit maman à table. Pendant quinze minutes ils parlèrent de tout et de rien : de ses soi-disant bonnes notes, de ses amis parfaits, et bien évidemment de sa petite amie avec qui il est depuis maintenant deux ans. Parce que, oui, en plus d’avoir de très bonnes notes, toujours en trichant bien évidemment, Monsieur Parfait a une copine et elle est vraiment, vraiment, magnifique. Et je souligne le gros contraste entre le visage de sa copine et le sien. Mon frère a un visage crapuleux et une démarche de pingouin. Il est maigre comme un clou et grand comme une girafe. Avec des pieds larges comme des palmes, il chausse du 48. Quelle galère pour nous de l’entendre écraser le sol du premier étage avec ses gros pieds et sa grâce d’éléphant. Vestimentairement parlant il fait mal aux yeux. Quant à son appareil dentaire, qu’il a depuis cinq ans, il est tout rouillé par le coca et rempli d’aliments du midi, des fils de saucisson en dépassent, comme les cheveux de sa copine.
Quand Mattéo eut fini son verre de coca, il se leva pour aller le mettre dans le lave-vaisselle avec soin, mais celui-ci était plein. Je le vis alors se retourner vers maman en posant son regard de chien battu sur elle, puis vers moi dans le salon en rigolant, toujours avec son air hautain et sadique. Ces expressions m’insupportent au point de me donner la nausée. Je compris alors très vite ce qui allait se passer… Mattéo demanda à maman si elle voulait de l’aide pour vider le lave-vaisselle, pour passer l’aspirateur ou encore pour ramasser le linge. Mais maman lui répondit « Non, ne t’inquiète pas mon chéri, tu as beaucoup de devoirs » et comme d’habitude elle finit sa phrase par « Je vais demander à Mathilde de m’aider. »
C’est toujours pareil ! Il arrive à retourner le cerveau de ma pauvre mère qui idolâtre complètement cet hypocrite de fils. Ce n’est pas le petit enfant parfait comme tout le monde le croit, il cache juste très bien son jeu d’enfant pourri gâté. A croire qu’il a fait du théâtre toute sa vie. Si ma mère savait tout ce qu’il fait dans son dos depuis des années, elle serait vraiment outrée… Ma mère a cinquante ans, elle est toute petite, assez maigre et très belle pour son âge. Elle nous aime plus que tout, mais un peu trop des fois… Tous les jours c’est la même chose, avec sa voix douce et son regard mielleux (ses yeux marrons couleur de jus d’ordure), Mattéo arrive à se faire passer pour le mec parfait et innocent que tout le monde adore. Ses yeux et son regard sont faux, sombres à l’intérieur, et faussement gentils à l’extérieur. Sa coupe de cheveux, avec laquelle il pourrait passer la serpillière, et son allure de pigeon me dégoûtent. Rien ne va chez lui mais pourtant tout le monde l'idolâtre, et je crois que je n'arriverai jamais à comprendre pourquoi.
Ah là là, les frères, une grande histoire d’amour, surtout quand on a un frangin comme le mien : LE frère plus-que-parfait !