Publié par Clémence L.
Noir, NOIR, c'était fut la seule chose dont je percevais la couleur et la forme…
Ce n'est pas que j'ai peur, au contraire, je suis – pour une part de moi – heureuse.
Depuis trois heures, je pense... je reste ici à divaguer dans mes pensées, je dois trouver une issue, une sortie. Sauf que là, je n'ai aucune idée d’où je me trouve. Aucune âme présente, juste le vide, le néant, la solitude ancrée profondément en moi, je prends donc la grande initiative de passer mes mains tout autour de moi, afin de trouver, même, un simple interrupteur pour rendre cet endroit plus lumineux, qui me ferait me sentir moins perplexe. Sauf que mon cerveau ne veut pas quitter cette idée de « Je ne vois rien, alors je ne vais pas chercher à en voir plus ».
Le vide, devient tout d'un coup quelque chose de physique, je touche quelque chose avec ma main droite une sorte de chose molle et très froide. Mais je me tais, comme par intuition, j’arrête de respirer et je lève discrètement mon visage en direction du ciel, que je devine être le ciel... J'arrive à distinguer une silhouette énorme en taille par rapport à moi...
Je suis plutôt perdue face à cette découverte, pas pour autant choquée, ce qui devrait être le cas. Mon esprit est calme, je suis détendue comme si j'avais déjà fait face à une situation aussi étrange par le passé.
Devant moi, je sais ce que c'est... c'est un géant et il est en train de me fixer car je suis partie dans une discussion à voix haute oubliant que j'avais une compagnie, et pas des moindres. Et là, enfin, je ressens une certaine peur et je cours le plus rapidement possible pour échapper à cet ogre qui ne pense qu'à me dévorer en vitesse. Vite, il me faut un endroit pour me cacher et éviter de rester avec ce mangeur d'hommes. Je cours dans la direction qui me paraît la plus adaptée pour ma survie. Et tout le paysage alentour s'éclaircit. Je vois une prairie qui mène à des champs. La lumière me parvient de plus en plus comme si le soleil se levait. Sans plus hésiter, je me presse de m'y rendre au plus vite en surveillant derrière moi l'ogre, qui se lance à mes trousses. La vitesse me transporte, je ne sens qu'une petite brise de vent qui caresse mes cheveux. Arrivée à un point de vue sur le coucher de soleil, j'ai pour seule idée de l'observer et d'en profiter.
Paysage d'un coucher de soleil (à Milizac) © Clémence L.
Cette vue est magnifique et je ne peux malheureusement pas rester pour la regarder plus en détails. Le temps presse et je dois trouver comment sortir de ce monde où je m'englue.
Je traverse la rue déserte pour rejoindre un endroit qui me rappelle quelque chose. Mais c'est mon village, plus loin, ma maison est proche, je vais rejoindre ma famille et trouver pourquoi tout s'est passé ainsi. Plus personne n'est derrière moi. Je me sens bien, je n'ai pas froid, je veux juste retrouver ma vie d'avant. Je cours le plus vite possible rejoindre mon quartier. Dans trente mètres, je suis chez moi, je me dépêche et rejoins ma maison. J'entre dans l'allée, je veux entrer ! mais je constate que la porte d'entrée est déverrouillée et entre-ouverte. J'entre et j’appelle, pour voir si quelqu'un est dans la maison. Pas de réponse, je ne cherche même pas à chercher plus profondément. Je monte les escaliers. Ma chambre étant directement en face de la sortie des escaliers, j'y entre et tout à coup un gros mal de tête me prend. Je me dépêche de m’allonger sur mon lit et je m’endors.
« Réveille-toi Alice ! Il est tard ! »
Une voix me réveille.
Je suis soulagée, ce n'était qu'un mauvais rêve. Cette folie n’était que provisoire, comme tous les cauchemars. Mais cette nuit, ce rêve me semblait réel.
J'oublie assez rapidement les images de la nuit, pour me lever en vitesse et aller grignoter car, honnêtement, j'ai faim... C'est ainsi que ma routine habituelle reprend son cours.
Mais, vraiment, qu’est-ce qui prouve que les rêves ne se réalisent pas ?