Publié par Inan
Vous rappelez-vous de l’Euro 2020, le match où Mpabbé rata son penalty, lorsqu’il commit l’irréparable ? Dîtes-moi que vous vous en rappelez... Moi, je m’en rappellerai toute ma vie, j’étais entre la France et la Suisse avec mon pote…vous imaginez le truc… C’était une dinguerie …enfin, un massacre plutôt…
La guerre commença lorsque le poilu suisse du bar se mit à gueuler « On est en demi ! »
Un chien enragé du camp français se mit à baver, prêt à donner la rage à tout ce qui se mettrait à sa portée ; une girafe aux yeux de faucon regardait dans tous les sens prête à attaquer le premier qui bougerait. Un bébé affolé devint épileptique devant tous ces prédateurs, très réconforté par son père qui empestait lui-même la peur. Des babouins aux dents acérées attendait un signal pour arracher des bras, des jambes, des têtes aux suisses.
Un signal fut lancé par mon ami qui se transforma en chouette hulotte et se mit à voler dans les airs au-dessus du bar, en laissant des plumes partout, pour venir s’effondrer sur l’ours de barman, plus velu qu’un yeti tout juste sorti d’hibernation ! Il lui arracha les yeux à coups de griffes et de coups de bec, sauta sur un autre supporteur stupéfait par cette victoire, pour le tuer à grands coups de cuillère piquée dans la gueule encore ouverte du chameau alcoolisé qui n’en revenait toujours pas de ce penalty raté.
Les scalps des rouges volaient s’accrocher au plafond, lorsqu’un rugissement retentit dans cet immense antre de mâles frustrés de leur victoire footballistique : un bœuf nu sur le bar hurlait par tous ses orifices qu’il éventrerait tous ceux qui se mettrait en travers de son chemin. Une télé traversa la salle et vint lui répondre sur-le-champ, le laissant à moitié mort sur le comptoir. Une autre mule de trois cents kilos prit un plateau et écrasa le tarin d’un de ces lourdauds. Le barman, troué de partout, se releva en hurla «VENGEAAANNNCE !!! » Voyant son adversaire à terre, il s’écroula en giclant du sang. Un second rugissement, digne du roi lion, retentit, cassant en même temps toutes les fenêtres du bar et provoquant des accidents dans la rue.
Un petit lapin profita de l’échauffourée pour s’enfuir, en sautant par un de ces trous, poursuivi par quatre tigres qui voulaient l’étriper. Tous les suisses, sans exception, le poursuivirent, eux-mêmes traqués par un grizzli en quête de viande.
L’armée suisse ne tarda pas à débouler en tanks, hélicos et pédalos. Ne tenant pas à la vie, un des singes sauta sur l’hélico, malheureusement pour lui, un taureau à la corne tordue, piercing au nez, l’embrocha comme son frère l’était déjà. « Pôô de jaloux dans les familleeuus ! », clama-t-il.
Sur cette dernière scène, l’on s’accorda que c’était allé beaucoup trop loin. Et comme une rangée de canetons, l’on mira les décombres, satisfaits du nouveau match épique que la team franco-suisse venait bien de remporter. Ce n’était pas le moment de désaouler : deuxième manche !