Publié par Ambre

Quand chez les débauchés l’aube blanche et vermeille
Entre en société de l’Idéal rongeur,
Par l’opération d’un mystère vengeur
Dans la brute assoupie un ange se réveille.

Des Cieux Spirituels l’inaccessible azur,
Pour l’homme terrassé qui rêve encore et souffre,
S’ouvre et s’enfonce avec l’attirance du gouffre.
Ainsi, chère Déesse, Être lucide et pur,


Sur les débris fumeux des stupides orgies
Ton souvenir plus clair, plus rose, plus charmant,
À mes yeux agrandis voltige incessamment.

Le soleil a noirci la flamme des bougies ;
Ainsi, toujours vainqueur, ton fantôme est pareil,
Âme resplendissante, à l’immortel soleil !

Charles Baudelaire, L’Aube spirituelle, Les Fleurs du mal (1857)

Entre Bien & Mal © Ambre

 

Désir paradoxal

 

Quand l'homme, bateau perdu dans un océan

De désirs, comme une marionnette estropiée,

Oscille entre mal et bien tel un balancier,

Dans l’hiver de sa vie, il quête un changement.

 

Face à la bouteille envoûtante, il se balance,

N'osant pas la toucher de peur de se brûler,

Comme un papillon aveuglé par la clarté

– Immoral automate sans défense.

 

Ô Paradis artificiels, que vous êtes

Trompeurs et vains ! Ainsi le monde vous sourit :

Bercez notre âme endolorie et meurtrie !

 

Fasciné par le mal – les voleurs et les traîtres,

Tous frères et sœurs ! – l’homme pose sur eux

Un regard compatissant et affectueux !

 

Tag(s) : #fleurs du mal, #1G2
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