Publié par Lisa
« Morte »
Devenue identique.
Dire de toi : dire tout rien.
Existante dans l'au-moins-deux, visible d'un état-des-choses, à chaque moment enfin nommée, renommée, belle, telle : mais plus.
Je ne te nomme plus que comme incolore.
Sans le redoublement de réel qui supportait désignation.
Infini ta nomination pure, amour de loin, ni vraie ni fausse.
Disparue de l'extérieur, des arbres formes vides, des airs, des pluies.
Disparue de l'intérieur, du baiser, vérité vide.
Disparue.
« En moi »
Ta mort ne cesse pas de s'accomplir de s'achever.
Pas simplement ta mort. morte tu l'es. il n'y a pas à en dire. et quoi? inutile.
Inutile l'irréel du passé temps inqualifiable.
Mais ta mort en moi progresse lente incompréhensiblement.
Je me réveille toujours dans ta voix ta main ton odeur.
Je dis toujours ton nom ton nom en moi comme si tu l'étais.
Comme si la mort n'avait gelé que le bout de tes doigts n'avait jeté qu'une couche de silence sur nous s'était arrêtée sur une porte.
Moi derrière incrédule.
Jacques Roubaud, Quelque chose noir (1986)
Avec toi repose le soleil © Lisa
En toi
Disparue en laissant ta trace tout comme un vide.
Immense sentiment de vide.
Ta mort devient lointaine.
En toi reste cet amour qui ne cesse de perdurer.
Disparue.
Chaque jour me rapproche de toi tout en m'éloignant de nous.
Tellement peur d'accepter que ce soit terminé.
J'aurai encore du mal à me dire que cette histoire est derrière.
Elle est belle et bien lointaine mais sans pour autant être morte.
Je t'appelle encore tous les soirs comme si la vie était toujours en toi.
Avec toi repose le soleil que j'ai pu être durant ces longues années.
Ta présence restera chaque jour jusqu'à l'aube auprès de moi.
En restant à la fois semblable et inconnue.
Le rêve que tout ça ne soit que cauchemar.
Je t'attends encore chaque soir dans l'espoir d'entendre ta voix.
Interminable seconde.