Publié par Charles
C'était en un temps
Où le journal était un carré blanc
Tenu par la mère au-dessus du seuil
Où jouait l'enfant.
Et dehors il y avait
Tous les nids et tous les champs,
Tous les chemins creux au-dessus du vent
Avec leurs trous pour les serpents.
Il y avait les ronces des champs.
Et en soi une force
Plus forte que le vent,
Pour plus tard et pour maintenant,
Contre tout ce qu'il faudrait,
Certainement.
Garçon .
Eugène Guillevic, Terraqué (1942)
Le val aux chèvres © Charles
Il y a longtemps
Il suffisait de peu de chose pour un amusement
Rien que l'envol d'une feuille
Et l'enfant rêvait déjà d'être grand.
Tout paysage lui servait de terrain de jeu
Pouvoir sauter dans les vagues de la mer était pour lui succulent.
Les balades en forêt étaient quelque peu ennuyeuses
Mais il put quand même
S'y imaginer avec de grands éléphants
Et pour son plus grand divertissement
Il adorait jouer avec de nombreux insectes
Qu'il trouvait dans le creux des arbres.
Tout homme aimerait pouvoir retrouver son âme d'enfant
Peu importe en quel temps
Car c'est une force qui est inconsciemment
Quelque chose de très important.
Ma jeunesse.