Publié par Hugo

V.2 Une odeur de vernis et de fruits, à mon aise

V.3 Je ramassais un plat de je ne sais quel met

V.7-8 – Et la servante vint, je ne sais pas pourquoi,

Fichu moitié défait, malinement coiffée

V.9-10 Et, tout en promenant son petit doigt tremblant

Sur sa joue, un velours de pêche rose et blanc,

V.12-13 Elle arrangeait les plats, près de moi, pour m'aiser ;

– Puis, comme ça, – bien sûr, pour avoir un baiser, –.

Arthur Rimbaud, « Les Effarés », Cahier de Douai, 1870

Ces vers montrent en quoi « La Maline », la serveuse, est au service du client, le poète, et que ce jeune homme imagine déjà devenir son amant.

Le jeu de la rencontre © Hugo

 

Le Malin

Sur le terrain, une pelouse fondue,

Une belle odeur fraîche de victoire,

Je cueillais les brins d'une tendresse nue,

Verte, et je m'allongeais vers la gloire.

 

En jouant, j'écoutais les chants devant

Notre tribune jouissante de ferveur ;

Le ballon roulait en mauvais acteur,

Fichtrement lent, malignement flottant.

 

Le ballon s’échappait dans le stade tremblant

Mais mon pied, au cuir noir et blanc brillant,

Balança une bombe sur la joie au centuple,

Je fis ainsi du ballon l'honneur de mon peuple !

 

Tag(s) : #cahier de douai, #1MG3
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