Publié par Chloé L.

Icebergs, sans garde-fou, sans ceinture, où de vieux cormorans abattus et les âmes des matelots morts récemment viennent s'accouder aux nuits enchanteresses de l'hyperboréal.

Icebergs,
Icebergs, cathédrales sans religion de l'hiver éternel, enrobés dans la calotte glaciaire de la planète
Terre.

Combien hauts, combien purs sont tes bords enfantés par le froid.

Icebergs,
Icebergs, dos du
Nord-Atlantique, augustes
Bouddhas gelés sur des mers incontemplées,
Phares scintillants de la
Mort sans issue, le cri éperdu du silence dure des siècles.

Icebergs,
Icebergs,
Solitaires sans besoin, des pays bouchés, distants, et libres de vermine.
Parents des îles, parents des sources, comme je vous vois, comme vous m'êtes familiers...

Henri Michaux, « Icebergs », La nuit remue (1935)

La montagne de brume couverte de neige, éclairée par la lune © Chloé L.

Montagne de brume

 

Dans la vallée, une ombre se déplace,

C'est la montagne enveloppée de glace.

Son sommet pointu, comme un diamant,

Brille sous la lune, éblouissant.  

 

La montagne de brume,

Comme un géant endormi

Veille sur nous, nuit après nuit.

Son cœur est froid, mais son âme est vive,

Dans l'immensité, elle demeure pensive.  

 

La montagne de brume,

Dans son manteau blanc, d'une pureté rare,

Resplendit sous le ciel, comme une étoile.

Elle est seule mais jamais ne pleure,

Car elle est la reine de cette heure.

 

La montagne de brume,

À l’immobilité sage si mystérieuse,

Est à la fois belle et dangereuse.

Malgré les angoisses des hauts et des bas,

Elle nous rappelle que la beauté est là.

 

Tag(s) : #henri michaux, #1MG3
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