Publié par Evan G.
Tandis que les crachats rouges de la mitraille
Sifflent tout le jour par l’infini du ciel bleu ;
Qu’écarlates ou verts, près du Roi qui les raille.
Croulent les bataillons en masse dans le feu ;
Tandis qu’une folie épouvantable, broie
Et fait de cent milliers d’hommes un tas fumant ;
— Pauvres morts ! dans l’été, dans l’herbe, dans ta joie,
Nature ! ô toi qui fis ces hommes saintement !… —
— Il est un Dieu, qui rit aux nappes damassées
Des autels, à l’encens, aux grands calices d’or ;
Qui dans le bercement des hosannah s’endort.
Et se réveille, quand des mères, ramassées
Dans l’angoisse, et pleurant sous leur vieux bonnet noir,
Lui donnent un gros sou lié dans leur mouchoir !
La paix de la nature loin du papier vert et proche du vert pur © Evan G.
Sous l'éclat de la lune argentée,
L'argent corrompt l’Âme enchainée ;
Le pouvoir des billets, sans respect ni fin,
Détruit l'Homme comme le Bien commun.
Mais dans la forêt, sous l'ombre verte,
L'amour pour Elle est une pure et tendre découverte ;
Là où les ruisseaux dansent en chants,
L'argent ne peut briser les instants.
Là sous le ciel bleu, pur et clair,
La nature chante ses doux airs ;
Loin des richesses, des chaînes d'or,
Réside là notre unique, inestimable trésor !
L’argent corrompt, trop bien nous le savons,
La paix de la nature est notre refuge, notre raison !