Publié par Cléa
« Agile et noble, avec sa jambe de statue.
Moi, je buvais, crispé comme un extravagant,
Dans son œil, ciel livide où germe l'ouragan,
La douceur qui fascine et le plaisir qui tue.
[…]
Ailleurs, bien loin d'ici ! trop tard ! jamais peut-être !
Car j'ignore où tu fuis, tu ne sais où je vais,
Ô toi que j'eusse aimée, ô toi qui le savais ! »
Charles Baudelaire, À une passante, Les Fleurs du mal (1857)
La perdition de l'âme, passant d'une rive à l'autre © Cléa
À une âme égarée
Un déluge meurtrier s'abat contre lui.
Inquiétante, sombre, elle rode dehors,
Tel un prédateur prêt à mordre.
La mort ! Sa mort ! La fin d'une vie sans bruit.
Ses pensées qui dormaient se sont réveillées :
Dévastatrice, une tempête de mots.
Désormais son cadavre flotte sur l'eau.
Rien n'ôtait son mal, pas même la bouteille.
Avec le soleil, il tombe en sommeil.
Brutalement, il a mis fin à sa vie,
Dans l'eau coule son sang couleur vermeil.
Avec la pluie, il est plongé dans l'oubli.