Publié par Nohan

Ma femme est morte, je suis libre !
Je puis donc boire tout mon soûl.
Lorsque je rentrais sans un sou,
Ses cris me déchiraient la fibre.

Autant qu’un roi je suis heureux ;
L’air est pur, le ciel admirable.
Nous avions un été semblable
Lorsque j’en devins amoureux !


L’horrible soif qui me déchire
Aurait besoin pour s’assouvir
D’autant de vin qu’en peut tenir
Son tombeau ; — ce n’est pas peu dire :

Je l’ai jetée au fond d’un puits,
Et j’ai même poussé sur elle
Tous les pavés de la margelle.
— Je l’oublierai si je le puis ! […]

Charles Baudelaire, Le Vin de l’Assassin, Les Fleurs du mal (1857)

C’est l’Alcool ! Le Vin ! Cette bouteille cuivrée ! © Nohan

 

La fascination de l’absurde 

 

Ce balthazar infernal dont tu es friand,

Celui à cause duquel tu manques d’argent,

Tu prétends que ça soigne ta défaillance

Mais tu n’as juste plus aucune vaillance !

 

N’est-ce pas la route où tu t’es résorbé ?

Dans laquelle tu étouffes tes problèmes,

Ta béatitude, ta joie, ce que tu aimes ?

Tout bonnement ta raison de continuer !

 

Tu n’es pas abstème, tu es alcoolique !

Tu es fortement dévoyé et algique

Qu’importe ta destinée, enfer ou paradis,

Tu t’agenouillerais, oui, tu tuerais pour lui !

 

C’est l’Alcool, le Vin ! Cette bouteille cuivrée

Que tu souhaites, ô c’est ta fatalité !

Ton avenir ? Tu ne pourras y échapper,

Tu le sais, dipsomaniaque demeuré !

 

Tag(s) : #fleurs du mal, #1G4
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