Publié par Julien

Ô toison, moutonnant jusque sur l’encolure !
Ô boucles ! Ô parfum chargé de nonchaloir !
Extase ! Pour peupler ce soir l’alcôve obscure
Des souvenirs dormant dans cette chevelure,
Je la veux agiter dans l’air comme un mouchoir ! […]

Cheveux bleus, pavillon de ténèbres tendues,
Vous me rendez l’azur du ciel immense et rond ;
Sur les bords duvetés de vos mèches tordues
Je m’enivre ardemment des senteurs confondues
De l’huile de coco, du musc et du goudron.

Longtemps ! toujours ! ma main dans ta crinière lourde
Sèmera le rubis, la perle et le saphir,
Afin qu’à mon désir tu ne sois jamais sourde !
N’es-tu pas l’oasis où je rêve, et la gourde
Où je hume à longs traits le vin du souvenir ?

Charles Baudelaire, La Chevelure, Les Fleurs du mal (1857)

La mécanique du Cœur © Julien

 

Mon Cœur ♥️

 

Moteur ! Battant dans mon organisme brûlant,

Si beau mais si fragile qu’un simple « pan ! »

Suffirait à stopper ton horloge pointue :

Toi, en un battement, tu serais abattu !

 

Mécanisme ardent influençant mes désirs,

Si perfectionné, tu te retrouverais bloqué ;

Pour une prétention rejetterais le saphir,

Et dans un élan fougueux, te ferais charmer !

 

Alors fer, plomb, basalte, pierre, codéine,

Se retrouveraient aux commandes de ta machine,

Et entraîneraient un processus complexe

T’amenant à la fin de la quête, perplexe !

 

Tag(s) : #fleurs du mal, #1G2
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