Publié par Victor
Avec ses vêtements ondoyants et nacrés,
Même quand elle marche, on croirait qu’elle danse,
Comme ces longs serpents que les jongleurs sacrés
Au bout de leurs bâtons agitent en cadence.
Comme le sable morne et l’azur des déserts,
Insensibles tous deux à l’humaine souffrance,
Comme les longs réseaux de la houle des mers,
Elle se développe avec indifférence.
Ses yeux polis sont faits de minéraux charmants,
Et dans cette nature étrange et symbolique
Où l’ange inviolé se mêle au sphinx antique,
Où tout n’est qu’or, acier, lumière et diamants,
Resplendit à jamais, comme un astre inutile,
La froide majesté de la femme stérile.
Charles BAUDELAIRE, Avec ses vêtements ondoyants et nacrés, Les Fleurs du mal
L’omnipotence de la maléfique beauté © Victor
Elle ronge nos jours et nos âmes
On cherche à l’atteindre à n’importe quel prix
Elle règne sur le jugement des hommes
Et voit le moindre remords mettre fin à nos jours
Comme le soleil mettant fin à la nuit
Sans se soucier des envies de l’homme incapable
Comme une maladie mortelle
Elle se développe avec indifférence
Elle se promène entre les joyaux du monde
Elle profite de l’or, de l’argent et de toutes les bises
Où l’ange déchu et le diable se rencontrent
Toi-même lecteur, aussi inconscient, tu es
Tu es aveuglé par son pouvoir comme l’ont été tes ancêtres
La Beauté a fait de toi une de ses victimes