Publié par Alysson
[…] Tout à coup, un vieillard dont les guenilles jaunes
Imitaient la couleur de ce ciel pluvieux,
Et dont l’aspect aurait fait pleuvoir les aumônes,
Sans la méchanceté qui luisait dans ses yeux,
M’apparut. On eût dit sa prunelle trempée
Dans le fiel ; son regard aiguisait les frimas,
Et sa barbe à longs poils, roide comme une épée,
Se projetait, pareille à celle de Judas.
Il n’était pas voûté, mais cassé, son échine
Faisant avec sa jambe un parfait angle droit,
Si bien que son bâton, parachevant sa mine,
Lui donnait la tournure et le pas maladroit
D’un quadrupède infirme ou d’un juif à trois pattes.
Dans la neige et la boue il allait s’empêtrant,
Comme s’il écrasait des morts sous ses savates,
Hostile à l’univers plutôt qu’indifférent. […]
Charles Baudelaire, Les sept vieillards, Les Fleurs du mal (1857)
Ta véritable nature diabolique © Alysson
Le moribond satanique
Vois ce visage effrayant,
Ô malheur, ce regard perçant !
Venant de toi, que des cris,
Tu deviens mon ennemi.
Tu as l’allure de Satan
Avec tes actes malveillants.
Tu me paraissais unique
Mais tu étais juste toxique !
Avec tes coups et tes injures,
N’étais-tu pas qu’une ordure ?
Tu étais l’égal d’un animal
Nous rendant la vie infernale !
Tu nous as fait vivre l’enfer,
Et nous forgea un cœur de fer.
Avec ton ombre hideuse,
Tu m’as rendue malheureuse !