Publié par Anaïs
Tandis que les crachats rouges de la mitraille
Sifflent tout le jour par l’infini du ciel bleu ;
Qu’écarlates ou verts, près du Roi qui les raille.
Croulent les bataillons en masse dans le feu ;
Tandis qu’une folie épouvantable, broie
Et fait de cent milliers d’hommes un tas fumant ;
— Pauvres morts ! dans l’été, dans l’herbe, dans ta joie,
Nature ! ô toi qui fis ces hommes saintement !… —
— Il est un Dieu, qui rit aux nappes damassées
Des autels, à l’encens, aux grands calices d’or ;
Qui dans le bercement des hosannah s’endort.
Et se réveille, quand des mères, ramassées
Dans l’angoisse, et pleurant sous leur vieux bonnet noir,
Lui donnent un gros sou lié dans leur mouchoir !
Dans l’ombre de la guerre © Anaïs
Dans l’ombre de la guerre
Politique et religion tissent leur toile.
Derrière leurs masques, aux sourires de squales,
Ils blessent une population sans air.
Sous couvert de la religion,
Actes de terreur et crimes de sang sont perpétrés,
Offrant toute une scène aux politiciens acérés
Désireux de faire valoir leur position.
Ils dégainent toutes les armes,
Fondent leur pouvoir sur l’alarme ;
Tirant profit du sang versé,
Ils gagnent mille profits financiers.
Le peuple souffre,
La misère s’installe ;
Dénonçons le mal,
Sortons l’humanité du gouffre !