Publié par Loane
Au gibet noir, manchot aimable,
Dansent, dansent les paladins,
Les maigres paladins du diable.
Les squelettes de Saladins.
Messire Belzébuth tire par la cravate
Ses petits pantins noirs grimaçant sur le ciel,
Et, leur claquant au front un revers de savate,
Les fait danser, danser aux sons d’un vieux Noël !
Et les pantins choqués enlacent leurs bras grêles :
Comme des orgues noirs, les poitrines à jour
Que serraient autrefois les gentes damoiselles,
Se heurtent longuement dans un hideux amour.
Hurrah ! Les gais danseurs, qui n’avez plus de panse !
On peut cabrioler, les tréteaux sont si longs !
Hop ! qu’on ne sache plus si c’est bataille ou danse !
Belzébuth enragé racle ses violons ! […]
Arthur Rimbaud, « Le Bal des pendus », Cahier de Douai, 1870
Un loup heureux de voir les villageois tomber un à un © Loane
Ils rient sans pitié
Dansent les loups-garous heureux ;
Dans leur bois sombre, ils sont joyeux,
Leurs cris bruyants résonnent,
Espérant que les villageois les espionnent.
Les villageois, se promenant,
Ignorent la fin qui les guette ;
Ils parlent, crient en ricanant,
Mais la mort les attend, discrète.
Les loups-garous, tapis dans l'ombre,
Se nourrissent de la peur des hommes ;
Les villageois tombent sur eux, méfiants et apeurés,
Ils se protègent, prêts à se défendre.
Les villageois s'unissent, plein d'espoir
Pour éliminer les loups-garous noirs.
Les villageois tombent, un à un,
Dans cette lutte contre les démons.
Le sang coule, les larmes se mêlent,
Dans ce combat où la mort est reine ;
Les loups-garous rient, sans pitié,
Tandis que les villageois pleurent leur destinée !