Publié par Eloan
v.46 – Moi, je serais un homme, et toi, tu serais roi,
v.47 Tu me dirais : Je veux !… – Tu vois bien, c’est stupide.
v.53 Et nous dirons : C’est bien : les pauvres à genoux !
v.58 Oh ! Le Peuple n’est plus une putain. Trois pas
v.59 Et, tous, nous avons mis ta Bastille en poussière.
v.64 – Citoyen ! citoyen ! c’était le passé sombre
v.65 Qui croulait, qui râlait, quand nous prîmes la tour !
v.72 Enfin ! Nous nous sentions Hommes ! Nous étions pâles,
v.108 Tas sombre de haillons saignant de bonnets rouges
v.114 – Puisqu’ils ne mangent pas, Sire, ce sont des gueux !
v.179 Bien que le roi ventru suât, le Forgeron,
v.180 Terrible, lui jeta le bonnet rouge au front !
Arthur Rimbaud, « Le Forgeron », Cahier de Douai
Ces vers mettent en scène de façon poétique le mécontentement du peuple français envers le pouvoir monarchique, lors de la révolte du 10 août 1792 (presque cent ans avant Rimbaud), où Louis XVI fut pris à partie par un simple artisan. On y entend l’esprit révolutionnaire du poète, en sympathie avec les événements de la « Commune » de Paris de 1871.
Le mouvement de révolte des travailleurs sans privilèges © Eloan
Vive la République, Vive la France !
Un beau jour, notre cher Président se leva,
À l’Élysée tout était calme et pas un chat ;
La pluie de novembre frappait les fenêtres,
C'est ce jour-là qu'on nous a vus apparaitre.
Tous habillés de notre beau gilet jaune,
Tous réunis pour notre vie quotidienne,
Hommes ouvriers et femmes précarisées,
Nous faisons partie des plus défavorisés.
Ici, ton seul souci, c'est notre révolte,
Tu te crois supérieur grâce à nos votes ;
Nous apparaissons à la une dans Le Monde,
Mais vivons-nous vraiment dans le même monde ?
Travailler avec nos mains, c'est notre quotidien,
Dès le lever du jour, je sue comme un chien,
Prêt à vous servir avec ma bienfaisance :
Vous, notre très cher pays nommé la France !